Dans un marché immobilier dégradé où le neuf peine à repartir, ce concept, encore cher à l’achat, se veut performant sur le plan énergétique. Et plus rapide à construire.

Des blocs emboîtés comme des briques de jeu pour enfants. Mis l’un sur l’autre ou côte à côte. C’est la maison modulaire. À géométrie variable, elle peut grandir en fonction de vos besoins.

Est-elle moins chère à l’achat qu’un pavillon traditionnel ? Pas vraiment. « Chez nous, il faut compter de 130 000 à 140 000 € pour un modèle de 90 m2, hors déco », admet Bruno Moreau, concessionnaire des maisons modulaires Bodard à Cesson-Sévigné, près de Rennes.

Énergie : 600 à 800 € à l’année

Contrairement aux constructeurs à bas prix qui promettent à l’acheteur une économie de 15 à 30 % sur le prix d’un modèle en traditionnel à condition que l’acquéreur se transforme un bricoleur aguerri, là, les spécialistes du modulaire comptent sur d’autres leviers pour percer le marché. Et font valoir des arguments « béton » en terme de délai de construction d’abord.

« Nos maisons sont livrées trois quatre mois après l’obtention du permis de construire. Il faut au moins le double pour une maison en traditionnel », souligne Bruno Moreau. Qui n’hésite pas à s’engager sur la fiabilité à grands renforts de certifications techniques et de garanties (dommage-ouvrage et décennale) couvertes par les assurances. Et sur le coût de revient énergétique.

« Pour une maison de 110 m2, la dépense est de l’ordre de 600 à 800 € à l’année, chauffage, électricité et production d’eau chaude comprise. » Grâce à des matériaux isolants ultra-performants, des structures bois ou bois métal. À l’arrivée ? Un plain-pied à toit terrasse ou avec étage au look moderne. « Nous avons lancé notre fabrication il y a un an. Une dizaine de maisons ont été vendues pour le moment », assure Pascal Boutet, le PDG de Bodard, basé en Vendée.

Un marché aux vents portants ? À voir. Le groupe Bénéteau, leader mondial du bateau à voiles, vient de démarrer la production de logements sociaux modulaires à ossature bois dans sa nouvelle usine de La Chaize-le-Vicomte. Trois cents devraient sortir des lignes de production dans l’année, du T2 au T5 (80 000 € hors taxe pour un T4 de 84 m2).

D’autres initiatives ont cours, tant en France qu’à l’étranger. Loin des « logements conteneurs » néerlandais ayant fleuri ailleurs en Europe (au Havre en 2010), de jeunes architectes français ont planché récemment sur une cellule d’habitat de 50 m2 destinée aux populations défavorisées. Une réflexion lancée avec la fondation Abbé-Pierre qui rappelle que trois millions de personnes sont mal logées ou sans logement dans l’Hexagone.

La maison modulaire personnalisée, d’un côté, la maison modulaire (à finir) de masse, de l’autre, pour faire face à la pénurie de logements ? Visionnaire, le géant du mobilier Ikea a déjà lancé ses « bokloks ». En suédois, des maisons pour « vivre malin »…

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