La proportion d'acheteurs de plus de 50 ans, déjà propriétaires de leur résidence principale progresse.

Selon les constructeurs, les ménages qui se font construire une maison individuelle sont de plus en plus âgés et souvent déjà propriétaires, tandis que les jeunes accédants à la propriété, se voient évincés d’un marché qui leur était traditionnellement réservé.

Sur le marché de la maison individuelle – qui a reculé de 19 % l’an dernier, et devrait encore se replier de 5 % cette année -, le « coeur de cible » habituellement constitué par la primo-accesssion populaire, c’est-à-dire les jeunes ménages aux moyens modestes, est entré en crise ces dernières années, constate l’Union des maisons françaises (UMF).

  • Depuis 2010, les acheteurs âgés de moins de 50 ans sont passés de 65 % du marché à 46 %, selon les chiffres compilés par l’UMF.
  • A l’inverse, la proportion d’acheteurs de plus de 50 ans, déjà propriétaires de leur résidence principale, a grimpé de 16 % à 27 % du marché.

L’UMF attribue ce repli de la « jeune primo-accession » à « des freins financiers », mais « surtout à un manque de confiance des jeunes en leur avenir économique et social, au-delà de la simple crainte du chômage ».

Selon les constructeurs de maisons individuelles, la forte hausse du prix de vente des logements pendant les quinze dernières années est « particulièrement pénalisante pour les primo-accédants, tout particulièrement sans apport personnel, et notamment ceux à revenus modestes et ceux issus de la classe moyenne ».

Or sur le marché de l’immobilier neuf, « l’empilement des normes et obligations réglementaires a pesé sur les coûts de production ». Et « malgré la crise de la demande, il y a peu de détente sur les marchés fonciers dans les zones tendues », ce qui entretient la cherté des prix des terrains et par ricochet, de la construction.

Par ailleurs les établissements bancaires « ont durci leurs conditions d’octroi de crédit et réduit la durée des prêts », pointe encore l’UMF. L’organisation constate un repli de 22 %, en trois ans, du nombre de permis de construire dédiés à la construction de maisons en secteur diffus (hors lotissements réalisés par les promoteurs ).

Cette année sur le marché de la maison individuelle « les facteurs négatifs restent présents mais ne devraient pas s’accentuer », estime l’UMF, pour qui « l’évolution des taux de crédit habitat sera déterminante » en l’absence de mesures gouvernementales favorables à une relance de l’accession sociale à la propriété.

Le bilan de l’UMF recense les permis de construire signés par un pannel de 250 constructeurs de maisons individuelles (hors promoteurs, qui représentent un quart du marché) sur toute la France, et s’appuie sur une enquête auprès d’un pannel d’acheteurs, menée par Ipsos.

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