Le Pays de Retz n'échappe pas à la remontée des prix de l'immobilier. Les jeunes ménages rencontrent des difficultés à y devenir propriétaires.

Devenir propriétaire relève souvent du challenge. Pour les jeunes ménages aux revenus moyens, cela peut être un véritable parcours du combattant. Dans le Pays de Retz, le prix du terrain est sans aucun doute l’obstacle n° 1, « même si la crise a assaini le marché, remarque Bruno Isaia, notaire à Pornic. Les prix étaient exorbitants, on en était à un point où les Pornicais ne pouvaient plus se loger à Pornic ! » Sur la Côte de Jade, les terrains restent toutefois rares, les prix, élevés. Et donc réservés aux portefeuilles confortables des jeunes retraités ou des Parisiens ayant revendu leur logement dans la capitale.

« Hors de prix »

Marine et Adrien Méry, 27 et 29 ans, auraient aimé s’installer à La Plaine-sur-Mer. « Hors de prix », déplore Marine Méry, qui vient d’avoir son deuxième enfant. « On cherche maintenant à Saint-Père-en-Retz où nous louons actuellement. On emprunte 200 000 ?, dont 50 000 ? d’apport grâce à mes parents. C’est beaucoup d’argent pour nous, mais c’est peu pour acheter dans le coin. » Sans compter le crédit auto, qu’il faut finir de rembourser avant de se lancer.

Le cumul des prêts, c’est le deuxième frein pour ces aspirants propriétaires. Prêt automobile, prêt étudiant, prêts à la consommation… les crédits se multiplient quand on gagne son indépendance. « Les dossiers en surendettement sont monnaie courante pour les jeunes ménages, confie Myriam Picoche, courtière en financement à Saint-Nazaire. Ils empruntent juste ce qu’il faut pour payer le terrain et la maison. Au moindre pépin, panne automobile ou maladie, ça tourne au cauchemar. »

Isabelle Corlobé, elle, n’a pas de problème d’endettement. Elle a même trouvé une maison à Saint-Brevin-les-Pins, pour s’installer avec son mari et leur enfant. Isabelle et Philippe Corlobé ont tous deux un contrat à durée indéterminé dans les secteurs du service à la personne et de l’aéronautique.

Des semaines d’attente

La lettre d’intention d’achat est signée fin décembre, les conditions pour un prêt de 200 000 ? sur 30 ans sont remplies. Ou presque. Il y a plusieurs jours, Isabelle Corlobé veut prendre des nouvelles de sa demande d’emprunt. « Après un silence radio complet depuis janvier. »

Surprise. « Notre banque nous annonce qu’à la demande de l’assureur il y aura une surprime de 90&nbsp,? par mois… pendant 30 ans ! » La cause ? Une opération médicale qui remonte à 2003. Pas d’autre communication de l’assureur. La banque va jusqu’à affirmer à sa cliente qu’elle ne peut pas changer d’assurance pour contre-expertise. Isabelle Corlobé sait aujourd’hui qu’elle en a le droit. »Depuis, je reste le bec dans l’eau. Des semaines d’attente pour repartir de zéro. »

Les jeunes ménages condamnés à la location en Pays de Retz ? Le tableau n’est pas si noir quand même. « Les programmes de mixité sociale, comme au Clos du Bocage à Pornic, se vendent bien », rappelle Bruno Isaia. Pour les bricoleurs, « il faut rénover une maison ancienne. Une belle plus-value à faire sur 7 ou 8 ans, puis racheter mieux ailleurs », ajoute Myriam Picoche.

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