Selon les membres de la chambre interdépartementale des notaires de Basse-Normandie, le marché immobilier profite actuellement aux acheteurs dans la Manche. Mais ça ne devrait pas durer.

  • Evolution du marché

Depuis 1994, les notaires consignent dans une base de données toutes leurs transactions immobilières. « Ces données, labellisées par l’Insee, nous permettent d’observer l’évolution du marché, explique Me Romain Lecordier, vice-président de la chambre interdépartementale et notaire à Villedieu-les-Poêles. Et comme nous disposons également des avant-contrats, nous avons une vision sur le futur… à environ deux mois. »

  • Granville en baisse

Compte-tenu de ces données, les notaires affirment d’emblée « qu’à raison de 1 000 € environ le m² pour un appartement ancien, soit de plus de cinq ans, ce n’est actuellement pas la peine de construire des immeubles où le prix atteint 1 400 € le m². » Même à Granville, jusqu’à présent considéré comme un secteur « intouchable », « les prix pour des appartements ont baissé de 15 à 20 %, constate Me Sylvie Germain, notaire dans la ville. On observe cependant de grandes disparités, entre des appartements rénovés, entre 3 000 et 4 000 € le m², et ceux toujours « dans leur jus », à 1 800 € le m². »

En matière de maisons anciennes (plus de 5 ans) « le secteur de Granville, comme celui de Coutainville, n’est plus autant influencé par les acheteurs parisiens. Le marché de la résidence secondaire s’est stoppé. »

Quant aux prix des terrains à bâtir, « ils sont en hausse dans la Manche », avec un prix médian de 37 000 € (en France, hors Ile-de-France, ce prix est de 59 700 €). « La tendance étant d’éviter l’étalement urbain et de consommer de l’espace rural, les surfaces des terrains comme des maisons qui seront construites dessus vont se réduire ». Actuellement, la surface moyenne d’un terrain à bâtir est de 600m² dans la Manche.

  • Plancher

De l’avis de ces professionnels, « c’est le moment d’acheter un peu partout car il y a davantage d’offres que de demandes. Les acheteurs peuvent négocier. » Autre facteur positif : « Les taux de crédit immobiliers sont au plus bas. » En revanche, il ne faut pas tarder : « Les perspectives montrent qu’on est au plancher de la baisse, et une hausse devrait intervenir d’ici la fin de l’année. »

  • Evolutions sociétales

Actuellement, « 64 % du marché des maisons anciennes dans le département sont à 100 000 €, relève Me Cordier. Et 80 % des acheteurs disposent de moins de 150 000 € pour acquérir leur logement. » Une évolution sociétale liée entre autres à la prudence des banques à accorder des prêts. « Le plus souvent, les banques n’acceptent plus de financer les frais. » Ces professionnels notent enfin qu’un bien « normal, à un prix raisonnable, se vend dans un laps de temps de 3 à 6 mois ».

  • Plus value et droits de mutation

Récemment, des modifications sont intervenues dans le calcul des plus-values réalisées sur une vente d’un bien immobilier. « Les notaires de Normandie ont mis un simulateur en ligne permettant de l’estimer : www.notaires2normandie.com »

Autre changement attendu : celui du taux des droits de mutation dans le département. Le budget primitif 2014 a été élaboré sur un taux passé de 3,8 à 4,5 %. Les élus du conseil général devraient valider (ou non) ce taux lors de la session la semaine prochaine.

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