Les mises en chantier de logements neufs en France ont reculé de 9,2 % sur un an, pendant les trois mois allant de novembre à janvier, pour s'établir à 85 062 unités, selon les statistiques du ministère du Logement.
La construction de logements neufs en France a marqué un net recul en ce début d’année 2014, après des mois déjà difficiles, tandis que l’avenir s’annonce encore plus morose, du fait du plongeon des permis de construire.
De novembre à janvier, les mises en chantier de logements ordinaires sont ressorties en baisse de 8,5 % à 79 763 unités, tandis que le segment des logements en résidence (seniors, étudiants…) a dégringolé de 19,1 % à 5 299 unités.
Sur les douze mois écoulés entre février 2013 et janvier 2014, le nombre de logements neufs mis en chantier n’affiche toutefois qu’un léger recul de 2,4 % à 331 303 unités.
Du côté des permis de construire accordés pour des logements neufs, qui mesurent les futures mises en chantier, la chute est bien plus brutale, avec un repli de 18 % de novembre à janvier, à 93 716 unités, selon la même source.
Le décrochage est encore plus fort pour les permis de construire accordés aux logements ordinaires, qui régressent de 19,6 % à 86 629 unités, tandis que les logements en résidence ont, eux, progressé de 6,8 % à 7 087 unités.
Sur douze mois, la tendance est toujours à la baisse, avec un repli cumulé de 15,2 % à 420 452 unités entre février 2013 et janvier 2014, comparé à la même période un an plus tôt.
En 2013, 331 867 logements neufs avaient été mis en chantier en France, un chiffre en repli de 4,2 % sur un an, bien en deçà de l’objectif gouvernemental – encore jamais atteint dans l’Hexagone – d’un demi-million de logements.
- Année noire en 2014 ?
Presque toutes les régions sont touchées par la déprime de la construction de logements. Sur les douze derniers mois, les mises en chantier ont ainsi plongé dans 16 régions métropolitaines sur 22, avec des plongeons de 21,8 % en Alsace, 25 % en Corse, ou encore 20,5 % en Midi-Pyrénées.
Parmi les rares zones où la construction reste bien orientée, l’Aquitaine se détache nettement (+ 39 %), tout comme l’Outremer, en hausse de 21,4 %. L’Île-de-France, en déficit notoire de logements, parvient quant à elle tout juste à se stabiliser (- 0,1 %).
Ces mauvais chiffres n’ont rien d’une surprise. En effet, le marché de l’immobilier neuf est plombé par une conjonction de facteurs nettement défavorables, à commencer par la montée du chômage et l’atonie de l’économie française, couplées à des prix élevés, et des freins en matière de financement, malgré des taux d’emprunt qui restent à des niveaux très bas.
Les professionnels ne se montrent ainsi guère optimistes pour le reste de l’année. Mi-février, le président de la Fédération des promoteurs immobiliers, François Payelle, avait même dit s’attendre à une « année noire » en 2014, avec un volume de ventes pour ses adhérents « vraisemblablement proche de 65 000 logements neufs », contre 74 690 l’an dernier.
Pour relancer le secteur et rendre l’immobilier neuf plus accessible, le gouvernement a notamment lancé un chantier visant à simplifier les normes encadrant la construction de logement, dont les professionnels dénoncent régulièrement l’accumulation et les coûts croissants.