La construction de logements neufs en France n'en finit pas de reculer, le déficit de l'offre s'aggravant de mois en mois et rendant inatteignable l'objectif de 500.000 logements construits par an qui permettrait de répondre aux besoins.
Selon les statistiques du ministère du Logement, les mises en chantier de logements neufs ont encore diminué de février à avril, se repliant de 17,6 % sur un an, pour s’établir à 69.925 unités.
La chute a donc tendance à s’accélérer, puisqu’elle était de 11,4 % sur les trois premiers mois de l’année. De février à avril, les mises en chantier de logements ordinaires sont ressorties en baisse encore plus forte, de 20,5 % à 64.045 unités, tandis que le segment plus restreint des logements en résidence (seniors, étudiants…) grimpait, lui, de 35,6 % à 5.880 unités.
Si ce segment des logements en résidences services échappe à la morosité, il ne peut à lui seul inverser la tendance générale, notent les professionnels, et il faudra attendre la fin du premier semestre pour savoir si son rebond est durable ou non.
Sur les douze mois écoulés entre mai 2013 et avril 2014, le nombre de logements neufs mis en chantier affiche un recul plus modéré, de 6,5 %, à 316.370 unités. Mais les mises en chantier des douze mois écoulés connaissent une érosion constante, puisque le recul n’était encore que de 4 % à fin mars et de 2 % à fin février.
Les mises en chantier évoluent ainsi à leurs plus bas niveaux depuis dix ans. Cette déprime du marché depuis deux ans est avant tout liée à la situation économique dégradée du pays dans un contexte de chômage en hausse, tandis que les prix des logements neufs demeurent très élevés, et que les banques ont tendance à se montrer de plus en plus exigeantes sur leurs conditions de prêt, dont les durées raccourcissent.
Les professionnels espèrent que le « choc de simplification » promis par le gouvernement se traduira par des dispositions efficaces et rapides d’allègement des normes de la construction, qui renchérissent le prix des logements, rappelle la FPI.