Prix vertigineux, peu de biens disponibles à l'achat et à la location... Est-il possible de se loger à Rennes en famille ? Quels sont les quartiers abordables ?

  • Le débat

Trois à quatre heures par jour sur des sites spécialisés, dépôt d’annonces dans une centaine de boîtes aux lettres, de commerces et d’écoles… Agnès n’a pas lésiné sur les moyens. Au bout d’un an de recherche effrénée, cette mère de famille se résout à acheter « sans coup de coeur », par le biais d’un particulier, une maison de 100 m² dans le quartier du Sacré-Coeur.

Valeur de la maison : 340 000 €. Prix déboursé par l’intéressée : 370 000 €. « J’ai dû faire monter les enchères pour qu’elle ne m’échappe pas. Avec le temps, j’ai appris à sortir mon chéquier rapidement. ». Une pratique courante dans la vente entre particuliers.

  • Pénurie d’offres

Acheter ou louer une maison à Rennes relève du défi. « C’est une constante, il y a une pénurie de maisons dans la ville et ça ne va pas s’améliorer », constate Karine Masson, gérante de l’agence immobilière Kasa. Mon angoisse n’est pas de vendre mais de trouver des biens. » Même son de cloche du côté de l’agence Giboire : « Les biens ne sont pas aussi nombreux que les clients », confirme l’agent immobilier Olivier Collet. Et c’est encore pire quand il s’agit des locations.

« Contrairement à Nantes, Rennes était une ville pauvre dans le passé. Du coup, il y a peu de maisons », rappelle Ronan Ferré, de l’agence Sourget. « Avec la politique de construction de logements étudiants entre 1980 et 2000, beaucoup d’immeubles ont été construits. Or, les gens cherchent des maisons avec jardin », analyse Karine Masson.

  • Quitter le centre

Les familles doivent parfois se résoudre à quitter la capitale bretonne pour acheter dans la première couronne, notamment à Betton et Noyal-sur-Vilaine, parmi les communes les moins chères. « Elles se rabattent sur des maisons à l’extérieur de la ville, mais ce n’est généralement pas de gaieté de coeur. Pour rester dans Rennes, certaines optent pour de grands appartements », détaille Ronan Ferré. 

Tout le monde n’a pas les moyens de vivre dans les quartiers prisés proches du centre comme Arsenal Redon, Saint-Hélier, Sainte-Thèrese et Sacré-Coeur. « Il faut avoir de gros revenus et cumuler une aide parentale, admet Karine Masson. D’autant que les Parisiens occupent le terrain dans les quartiers proches de la gare. Ils vendent leur appartement à Paris et gagnent, du coup, en pouvoir d’achat ». D’ailleurs, ceux qui réussissent à acheter, sont souvent déjà propriétaires. Les prix prohibitifs ne calment en tout cas pas les ardeurs des acheteurs. D’après les différentes agences immobilières, une maison est vendue entre trois jours et une semaine. « Celles qui restent en vente au delà sont surévaluées », affirme Olivier Collet.

Heureusement, Rennes ne se limite pas à ses quartiers centraux. À Villejean ou à la Poterie, les prix des maisons mitoyennes démarrent à 220 000 €. Elles ne sont toutefois pas nombreuses. Claire vit à la Poterie depuis 20 ans et n’a pas l’intention de déménager. « L’important reste la proximité avec les transports en commun. Je suis à 10 minutes du centre en métro et en vélo, ça me suffit ! »

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