L’initiative

« Beaucoup de gens du coin sont venus voir ce que je faisais. Ils se posaient pas mal de questions en voyant arriver à côté de chez eux sept conteneurs de toutes les couleurs ! Maintenant, ils sont étonnés du résultat. » C’est au lieu-dit de la Cossinade, à Saint-Thurial, que Mickaël Boutin a choisi de construire sa première maison-conteneur. Aujourd’hui, le projet est quasiment terminé : Mickaël y a déjà élu domicile.

Cet architecte d’intérieur de 28 ans a lancé son chantier en juin sur cette parcelle, visible de l’autoroute Rennes-Lorient à hauteur de la bretelle de Saint-Thurial. À partir de sept conteneurs, deux maisons de plain-pied, sur 150 m², sont sorties de terre en à peine quelques mois. Un travail qu’il a entrepris avec 150 000 € de budget et pour seule équipe de chantier… un plombier-chauffagiste. « J’ai travaillé tout seul 7 J/7, 14 heures par jour. J’ai d’abord commandé les conteneurs dans une entreprise, juste à côté. Un copain m’a aidé à souder, j’ai fait le plafond, le plaque de plâtre, la pose du sol, la toiture… Mais avec les conteneurs, on évite déjà le travail de maçonnerie. »

Du matériel réutilisé

Déjà au moment de sa formation en école d’architecte d’intérieur à Rennes, le projet d’une maison-conteneur lui trottait dans la tête. « J’ai eu cette idée à partir des projets de logements collectifs en conteneurs pour les étudiants de Hollande. J’ai toujours été très manuel et je voulais détourner l’idée pour des maisons particulières. » Porté par son projet, l’architecte plaque son travail dans une agence à Lorient et investit sur cette parcelle près de Rennes. « Ce qui me plaît : c’est modulable, c’est cubique. On peut emboîter les conteneurs entre eux ou les uns sur les autres ou même réaliser ensuite des extensions. Tout est réalisable. »

Alors que la tendance des maisons-conteneurs prend de l’ampleur, le jeune architecte se distingue par un travail plus « brut » et basé sur du matériel réutilisé. « Dans un esprit de recyclage, j’ai acheté des conteneurs de dernier voyage. C’est-à-dire qu’ils ont déjà été utilisés. Et je garde l’esprit brut de la structure en métal aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. » Contrairement à d’autres architectes qui font prédécouper en atelier les murs des conteneurs, Mickaël préfère les laisser apparents.

Dans sa nouvelle maison, l’architecte d’intérieur joue de cet aspect esthétique. Au milieu de son salon, deux pans de murs en métal se détachent, encore un peu abîmés par endroits. Meubles carrés, lignes droites, pièces spacieuses, le concept du conteneur lui permet un design « contemporain, sobre et original. »

Dès le mois de janvier, Mickaël Boutin espère faire visiter ses deux maisons, qui lui serviront de maisons-témoins pour sa future entreprise.

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