L'habitat écologique séduit des acheteurs toujours plus nombreux malgré un coût plus élevé de 10 à 20% que pour un bien traditionnel, dans un contexte de recherche de prix bas engendré par la crise économique.
La protection de l’environnement est un de mes principaux critères pour le choix de mon prochain bien immobilier, assure Marie Dubois, venue au salon de l’immobilier pour y trouver sa future maison.
Les acquéreurs potentiels sont de plus en plus nombreux à s’intéresser à la qualité environnementale des biens immobiliers, notamment aux sources d’énergie utilisées, note Cédric Louradour, chef des ventes chez le promoteur Ogic.
Il y a une demande récurrente depuis le Grenelle de l’environnement. Nous avons notamment de plus en plus de questions sur la présence de panneaux photovoltaïques, explique-t-il à l’AFP.
Alors que le secteur de l’immobilier est touché de plein fouet par la crise économique, qui exerce une pression sur les prix, l’habitat écologique tente de résister malgré un coût plus élevé à l’achat, grâce aux économies qu’il permet de réaliser sur les factures d’énergie à venir.
Le prix d’un habitat vert est plus élevé de 10 à 20% en moyenne, souligne l’architecte Dominique Gillet, expliquant que cette différence vient à la fois des matériaux utilisés mais aussi des difficultés à trouver des entreprises et des artisans capables de les mettre en oeuvre.
Ce surcoût peut ensuite être progressivement récupéré par les acquéreurs, qui peuvent réduire leur consommation d’énergie grâce à des habitations économes, voire auto-suffisantes.
Les maisons fabriquées aujourd’hui avec des bonnes études n’ont pas besoin de chauffage, affirme Damien Alexandre, responsable du pôle des Yvelines de l’association Habitat Durable, qui soutient qu’il est possible d’avoir des factures positives en revendant le surplus d’énergie produit par sa maison.
Si l’écart de prix entre les habitats écologiques et traditionnels reste raisonnable, le gain représenté sur le long terme par des dépenses en énergie moins élevées va contrebalancer le surcoût initial, juge de son côté M. Louradour.
Selon lui, il est également difficile d’aller vers des coûts plus élevés pour les logements verts, alors que la baisse du prix des habitations reste la préoccupation principale des acheteurs.
La question écologique ne se pose pas seulement à l’achat du bien immobilier. Les propriétaires d’un logement souhaitent également l’adapter pour réduire leur consommation.
On a de plus en plus de personnes qui s’intéressent à la rénovation de leur habitat pour limiter leurs dépenses d’énergie, déclare Damien Alexandre.
Si j’acquiers un bien qui n’est pas efficace d’un point de vue énergétique, je vais obligatoirement l’améliorer, renchérit Marie Dubois.
Le renforcement de l’isolation, les fenêtres et le chauffage sont les trois principaux points sur lesquels il est possible d’intervenir afin d’aider les personnes à améliorer leur logement, détaille M. Alexandre, qui évalue à 450 euros en moyenne le prix d’une étude pour une surface de 100 mètres carrés.