Architecture : En quelques années, les programmes immobiliers se sont adaptés à ce rêve de citadin.
Habiter une maison sur un toit : voilà qui fait fantasmer plus d’un citadin, pour peu que la toiture en question ne soit pas trop haute et jouisse d’une vue agréable. En l’espace de quelques décennies, l’urbanisme s’est emparé de ce vieux rêve romantique.
Les toitures à double pente classiques ont cédé la place à la « cinquième façade ». Cette toiture plate, en retrait des façades principales, ménage de confortables terrasses pour les appartements des derniers niveaux. Voire accueille une maison…
Cet étage « en attique » (partie supérieure d’une construction) est devenu récurrent dans les programmes immobiliers. Il contribue, lorsqu’il est bien dessiné, à varier et adoucir les formes urbaines. Avec le risque de devenir trop systématique.
« Réinterprété par l’architecture contemporaine, ce motif classique permet de créer des situations d’exception », remarque Catherine Daumas, architecte chez Forma 6. L’agence nantaise a signé plusieurs bâtiments remarquables à ce titre, notamment à Rennes (quartiers de la Mabilais et Alphonse Guérin).
Terrasses, hauts plafonds, vue imprenable
« L‘architecture travaille plus encore aujourd’hui en tenant compte du contexte, avec des contraintes de densité, de végétalisation. L’attique s’inscrit dans cette démarche : proposer les qualités de la maison individuelle en collectif tout en amenant des vues exceptionnelles sur la ville et une réelle qualité d’espace », poursuit l’architecte.
L’urbaniste Alexandre Chemetoff a été l’un des premiers à revisiter ce sujet en France. Sur les bords de la Vilaine, à Rennes, dans les années 1990, puis dans les années 2000, dans le quartier de l’Île de Nantes.
Quelques décennies plus tard, rares sont les opérations de prestige qui ne proposent pas un couronnement en attique. Gros succès auprès des couples de retraités aisés ou de familles sans souci de fin de mois qui veulent quitter une maison périurbaine pour une vie plus citadine.
« Nous pourrions les vendre plusieurs fois, sourit Marc Noury, directeur régional du Groupe Lamotte. La plupart des petits collectifs de six à huit étages proposent un attique. Au-delà, la réalisation devient plus complexe en raison du vent et de la hauteur. Cette forme d’habitat bénéficie en général de trois voire quatre expositions, de vastes terrasses qui exigent moins d’entretien qu’un jardin, de surfaces généreuses avec de larges ouvertures et des plafonds plus hauts, voire de duplex. »
Pas à la portée de tous les budgets. Il faut compter entre 15 et 30 % de plus au m2 selon les prestations proposées.