Île-de-France. La mairie s'est engagée dans une entreprise de transformation des parkings aériens inutilisés en logements sociaux et privés. Visite guidée dans le IXe arrondissement, où un immeuble de 24 logements sociaux a vu le jour.

« Moins de voitures et un manque criant de logements » : c’est fort de cette évidence, résumée par Ian Brossat, adjoint en charge du logement, que la mairie de Paris a lancé un projet de réhabilitation de parkings aériens… en immeubles d’habitation. « Dix chantiers sont envisagés, dont un a déjà été livré. Un autre est en cours de livraison, les autres étant encore dans les cartons », résume Ian Brossat. Transformer l’existant, c’est, note l’élu, une solution intelligente pour « construire du logement neuf dans Paris, la ville la plus dense d’Europe, qui ne dispose que peu de parcelles ».

Un parking aérien des années 1920

La première de ces réalisations inédites a concerné un parking aérien construit dans les années 1920, rue du Faubourg Poissonnière, dans le IXe arrondissement. Voilà cinq ans, un garage était installé dans la partie arrière de cet immeuble haussmannien. Mais, avec un taux de motorisation en baisse constante – moins de 40 % des foyers parisiens sont équipés d’un véhicule – le parking n’avait plus aucune utilité.

Depuis décembre dernier, après deux ans de travaux, ce bâtiment de cinq étages renferme désormais vingt-quatre appartements du T1 au T4. C’est l’architecte Laurent Niget qui s’est chargé de réfléchir à la mutation des lieux : « Ce sont des volumes faciles à transformer, indique-t-il. Sans compter que c’est une façon moins coûteuse et plus respectueuse de l’environnement de construire du neuf : pas de destruction, donc pas de nuisances sonores, ni d’allers-retours de camions ou de gravats. »

Les quelques « surprises » au moment des premiers coups de pioche ont concerné « des fissures et des gaines qui fuyaient, ce qui est normal pour un immeuble dans son jus depuis cent ans », assure le professionnel.

Des appart’ au « look industriel »

Derrière la façade haussmannienne recouverte de panneaux en aluminium bleu marine, la cour intérieure a été pavée de grilles de récup, celles qui encerclent les arbres plantés sur les trottoirs de Paris. Au centre, pas d’arbre mais des herbes folles qui composent un tapis mi-végétal, mi-métal. Au fond, en lieu et place de l’ancien parking, le hall de l’immeuble affiche un « look industriel, pour rappeler la vocation passée des lieux » : résine de couleur au sol, poutres de béton bicolore, revêtement façon pneumatique.

Les appartements, tous de belles factures, avec jardin d’hiver et parquet en chêne massif, eux aussi, gardent trace de ce passé : « Au centre du parking, en l’absence de rampe, il y avait un ascenseur circulaire qui servait à monter et descendre les voitures, explique l’architecte. Nous avons construit les logements autour de cette large colonne, si bien que les logements ont tous un mur arrondi. »

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