Les prix de l'immobilier et les taux d'intérêts n'ont jamais été aussi bas dans la ville. Les acheteurs et les loueurs sont rois en ce moment, car il y a plus d'offres que de demandes.
Les prix de l’immobilier ont chuté à Argentan, « une baisse de 25 à 35 % depuis 2006 », calcule Olivier de Loynes, directeur de l’agence Century 21. Aujourd’hui, il y a beaucoup plus d’offres que de demandes. « Il y a un acheteur pour trois vendeurs », précise Olivier de Loynes.
Les acheteurs sont rois et n’hésitent pas à être fort en négoce. Les délais de vente ont été rallongés. « Avant, en moins d’un mois, un bien était vendu, et aujourd’hui, il faut quatre mois », continue-t-il. « Avant, dès que l’on mettait un bien en vente, on avait plein d’appels, remarque Monique Lecornu, responsable de l’agence immobilière Lecornu. Ce n’est plus le cas aujourd’hui ! »
- Investir pour l’avenir
De leur côté, les vendeurs commencent à ajuster leurs prix au marché. « Ils ont dû mal à baisser leur prix au début. Mais au bout de six mois, ils savent qu’il faut baisser, sinon, ils ne vendront pas. Et un bien qui reste trop longtemps en vitrine perd énormément de valeur », poursuit le directeur de l’agence Century.
« Je trouve que les prix sont encore trop élevés par rapport au marché, même s’ils ont beaucoup baissé, fait remarquer Monique Lecornu. Même les propriétaires devraient baisser les loyers pour garder leurs locataires le plus longtemps possible. Parce que s’ils partent, ce n’est pas dit qu’il en retrouve des nouveaux… »
« Les prix n’ont jamais été aussi bas et les taux d’intérêt non plus, c’est le moment d’investir !, encourage Olivier de Loynes. La conjonction de ces deux facteurs doit amener à une forte reprise. Et l’autoroute devrait aussi amener des nouvelles personnes à Argentan. Quand l’économie repartira, le marché immobilier aussi. »
- Des logements inadaptés
Mais pour le moment, les transactions n’ont pas augmenté, elles sont même plus faibles. Car les ménages sont moins enclins à investir, leur budget est réduit, et les banques sont frileuses. « Les banques ne prêtent pas et nous mettent dans des situations difficiles », continue Monique Lecornu de l’agence immobilière Lecornu, plus pessimiste qu’Olivier de Loynes.
Par ailleurs, les acheteurs et les locataires ne trouvent pas toujours chaussures à leur pied à Argentan. Environ 60 % des biens en vente sont liés à des divorces, à des successions ou bien des vendeurs laisse leur bien pour convenance personnelle, souvent pour revenir en ville. Les jeunes couples et les familles cherchent plutôt des petites maisons avec un jardin dans les environs d’Argentan. « Mais nous n’avons pas tant d’offres que cela dans les villages périphériques », déplore Monique Lecornu.
Les retraités, eux, cherchent plutôt des appartements en ville, en très bon état, près des commodités et des services. « Beaucoup de logements du centre sont trop petits, trop anciens et sont sans ascenseur, ce qui ne correspond pas à la clientèle », précise Frédéric Porcon, responsable de l’agence immobilière Porcon.