La ligne à grande vitesse mettra Rennes à 1 h 27 de Paris en avril 2017. De quoi faire jeu égal avec d'autres capitales régionales, pour attirer de nouveaux investisseurs.

Deuxième ligne de métro, arrivée de la LGV… La ville de Rennes est en chantier, en particulier dans le quartier de la gare, où le projet d’aménagement urbain Eurorennes est en train de sortir de terre. En chiffres, c’est 1 430 logements nouveaux, 30 000 m2 de commerces et services, 2 500 m2 d’équipements et… 125 000 m2 de bureaux. Autant dire que les promoteurs immobiliers réunis, hier, à Rennes, pour dresser le bilan de 2015 se frottent les mains.

  • 205 € le mètre carré

D’ordinaire, la location des bureaux neufs à Rennes se négocie autour de 160 €, en moyenne. « Avec le nouveau quartier d’affaires Eurorennes, on s’attend à 205 € du mètre carré, un peu plus pour les produits premium (haut de gamme), sachant que ces niveaux de prix restent un peu inférieurs à Nantes ou Bordeaux », prévoit Laurent Giboire, dirigeant du groupe éponyme.

Autrement dit, Rennes pourrait attirer une nouvelle clientèle d’investisseurs qui regardaient plutôt, depuis Paris, d’autres villes comme Lyon, Marseille ou Lille. « Jusqu’à présent, les foncières d’investissement immobilier ne s’intéressaient pas à Rennes, car il n’y avait pas de produits susceptibles de les intéresser. Ça vient de changer, la capitale bretonne entre désormais dans les cibles de ces investisseurs. »

Et puis, les planètes sont décidément bien alignées, « avec des taux d’intérêt qui restent bas et un coût du logement très attractif à Rennes, par rapport à d’autres grandes villes », soulignent les promoteurs. Avec Eurorennes, « la métamorphose de la ville est en cours. Ce nouveau quartier permettra d’équilibrer notre marché tertiaire en créant une nouvelle offre dans l’hyper centre », renchérit Stéphanie Renet (BNP Paribas Real Estate).

  • L’ancien à la peine

En revanche, la belle santé de l’immobilier neuf a pour conséquence de déprécier les immeubles de bureaux plus anciens. « Certains de ces biens ne trouvent pas preneurs, quel que soit le niveau du loyer. Les propriétaires ont compris, que s’ils veulent vendre, il faut restructurer ! tout le problème consiste à résoudre l’équation entre le coût des travaux et le potentiel de location. »

En tout cas, le marché de l’immobilier d’entreprise en 2015, à Rennes s’est porté à merveille. La « demande placée », c’est-à-dire le volume de biens négociés (loués ou vendus) a atteint 90 000 m2, en hausse de 33 % par rapport à 2014. « Cette belle performance s’explique par le retour des transactions de plus de 1 000 m2 (1) et des projets portés par le public et le parapublic, grands absents de ces trois dernières années », explique Stéphanie Renet.

  • Campagne de com’

La présidente de la Fnaim entreprise en a profité pour interpeller le président de Rennes métropole, Emmanuel Couet, sur la nécessité de communiquer davantage au plan national sur l’arrivée de la LGV. La LGV mettra Rennes à 1 h 27 de Paris (contre 2 h 04 pour Bordeaux, 1 h 56 pour Nantes). Patience ! l’élu a annoncé « le lancement d’une campagne de communication grand public sur le sujet, début 2017, en sachant que notre première cible, ce sont les grands acteurs économiques susceptibles d’investir à Rennes ».

(1) Groupe Le Duff à Alma, Région Bretagne à Beaulieu, pépinière de Rennes métropole aux Champs-Blancs, les services informatiques de la Caisse d’Épargne (IT-CE) à la Courrouze.

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