Comment va le secteur de la maison individuelle ? Le point avec Julien Depreux, président de la société Depreux Construction et des Constructeurs et aménageurs de la Fédération française du bâtiment en Loire-Atlantique.

Pouvez-vous nous donner un état des lieux pour la Presqu’île en 2018 ?

Julien Depreux : « Dans la construction de maisons individuelles, on observe une nette baisse de la demande en 2018, avec un impact ventes qui plonge d’environ 15 %. Les raisons de cet affaissement sont principalement politiques. D’une part les aides à la pierre, qui concernent les ménages les plus fragiles, ont considérablement diminué depuis le 1er janvier. En effet, l’État a divisé sa contribution par quatre, ce qui rend l’accès à des prêts à taux réduit (ou zéro) bien moins accessibles à beaucoup de gens. Nous avons donc moins de primo-accédants pouvant se lancer dans un projet de construction.

Dans le même temps, d’importantes modifications de zonage ont été appliquées au dispositif Pinel. Les zones B2 (peu de pression immobilière) et C (rurale) ne sont plus concernées par cette loi qui apporte des avantages fiscaux. Seul le littoral (zone B1, considérée comme « tendue ») reste dans le cadre de cette mesure.

Enfin, le foncier est de plus en plus rare sur la Presqu’île donc plus cher, ce qui tire les prix des projets vers le haut. »

Quelles sont les conséquences de cette situation ?

« Concrètement, nous avons affaire à un marché composé de budgets supérieurs à la moyenne du département avec beaucoup de résidences secondaires, des surfaces au sol plus importantes, des projets très personnalisés, de nombreuses innovations. »

Quelles sont les tendances architecturales actuelles ?

« Nous sommes clairement dans l’ouverture des volumes, dans l’agrandissement des espaces. La mode est aux toits en monopente voire plats. Nous jouons sur l’agencement de formes cubiques, de pièces plus grandes sous plafond, voire même de déplafonnement complet. De grandes surfaces vitrées à chassis fixe viennent remplacer les murs. Le confort moderne implique la création d’espaces lumineux, ouverts sur l’extérieur. Ce qui implique une meilleure prise en compte des orientations, par exemple. »

Justement, quelle est la part de la technologie moderne dans ces nouvelles constructions ?

« C’est un sujet qui colle parfaitement à l’actualité. Je suis assez fier d’avoir livré en juin à Nantes la première maison certifiée RE 2020 E + C- dans le département. Il s’agit d’un logement à énergie positive. Bien géré, il produit plus d’énergie qu’il n’en consomme. Nous utilisons toutes les sources possibles : photovoltaïque, la nature elle-même pour en revenir à l’orientation, une chaudière à condensation. La clientèle a bien intégré les notions d’écologie dans l’immobilier moderne, et elle se montre demandeuse de ces technologies. La tendance dans la profession est d’anticiper la réglementation. Nous sommes au top point de vue surveillance du bilan carbone, cycle de vie et matériaux en général. Nous nous inscrivons parfaitement dans les logiques actuelles d’économie d’énergie, de promotion du renouvelable. Les budgets élevés de la Presqu’île guérandaise nous permettent de développer des projets intéressants. »

À Nantes, la société Depreux Construction a livré la première maison certifiée RE 2020 E + C- du département. En médaillon, Julien Depreux

Et comment voyez-vous l’avenir ?

« Nos contacts bancaires nous prédisent une année difficile en 2019 avec une prévisible augmentation des taux de prêts. Pour la Presqu’île, le secondaire est toujours d’actualité, mais le marché des primo-accédants risque de continuer à chuter. »

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