Une enquête va être diligentée pour vérifier les données de 3040 édifices ! il n'est pas exclu que certains immeubles soient démolis.
Le groupe japonais Asahi Kasei a annoncé une enquête sur 3040 immeubles résidentiels, usines, entrepôts, écoles ou hôpitaux à travers le Japon, après la découverte de falsification intentionnelle de mesures de construction d’un complexe résidentiel.
Asahi Kasei Construction and Materials, filiale du groupe de produits chimiques et matériaux, a remis au ministère de l’Aménagement du territoire un rapport recensant les 3040 constructions auxquelles elle a pris part au cours des dix dernières années.
Une enquête va être diligentée pour vérifier les données de tous ces édifices, en mettant l’accent sur les 41 sur lesquels est intervenu le salarié jugé responsable de maquillages de données découverts sur un complexe résidentiel de Yokohama (banlieue de Tokyo) dont l’un au moins des bâtiments tend à pencher.
Le ministre de l’Aménagement du territoire, Keiichi Ishii, a indiqué lors d’un point de presse avoir ordonné à Asahi Kasei de prévenir les promoteurs et autres parties concernées et de lui remettre au plus tard le 13 novembre un rapport d’investigation en insistant sur la nécessité d’un examen attentif des lieux accueillant du public.
Vont notamment être étudiés les cas de 696 immeubles d’habitation, 560 usines ou entrepôts, 342 écoles, 275 bâtiments publics et 257 hôpitaux ou centres de soins.
La société Asahi Kasei Construction Materials a reconnu récemment qu’une partie des piliers des fondations de quatre immeubles résidentiels de Yokohama ne reposaient pas comme ils le devraient sur le sous-sol rocheux mais étaient plus courts.
Un salarié a avoué avoir rectifié les chiffres pour qu’ils reflètent ce qu’il croyait être la réalité, à savoir que tous les piliers touchaient bien la roche en sous-sol.
Il n’est à ce stade pas exclu que doivent être démolis et reconstruits les quatre immeubles de ce complexe de 705 appartements terminé en 2007.
Le promoteur Mitsui Fudosan Residentials a fait une proposition en ce sens aux habitants, mais il lui faut recueillir 80 % de votes favorables pour la mettre en oeuvre.
Le patron d’Asahi Kasei Construction Materials, Tomihiro Maeda, a reconnu que d’autres cas similaires à celui découvert à Yokohama étaient possibles.
Des malversations immobilières se succèdent ces derniers temps à travers le pays, souligne la presse, rappelant notamment de récents maquillages de données de boudins parasismiques en caoutchouc par un employé de la société Toyo Tires.
De nombreux Japonais ont aussi encore en tête un retentissant scandale de falsification de données antisismiques de résidences et d’hôtels dans le but de « casser les coûts de construction ».
Cette affaire de 2006 avait jeté le doute sur de nombreuses constructions et profondément choqué les Japonais, dont le pays enregistre 20 % des séismes les plus violents de la planète.