Les mises en chantier de logements neufs en France ont de nouveau diminué en novembre, passant sous le seuil symbolique des 300 000 sur douze mois pour la première fois depuis plus de seize ans.
Sur les trois mois allant de septembre à novembre, 81 112 logements neufs ont été mis en chantier dans l’ensemble du pays, soit 4,7 % de moins que sur la même période l’année précédente, selon les chiffres publiés par le ministère du Logement.
Cette baisse concerne les logements ordinaires individuels (32 675 unités, -16,8 %), tandis que les logements collectifs (41 387 unités, +6,4 %) et les résidences pour seniors, résidences étudiants et résidence de tourisme (7 050 unités, +1,9 %) résistent à la conjoncture désastreuse du bâtiment. Même si le recul modéré observé à fin octobre (-5,0 %) et à fin septembre (-5,1 %) se prolonge, la tendance sur douze mois reste stable à -11,4 %, le nombre de mises en chantier ne dépassant pas 299 199 unités de décembre 2013 à novembre 2014.
« L’immobilier neuf pur est même sous la barre des 270 000 », remarque François Payelle, président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), qui n’hésite pas à qualifier 2014 de « très mauvaise année » pour son secteur.
Hors extensions ou surélévations de bâtiments existants, le nombre de mises en chantiers s’est en effet établi à 267 491 sur douze mois. « Novembre semble être un mauvais mois », reconnaît-on au cabinet de la ministre du Logement, Sylvia Pinel, contacté par l’AFP, précisant « qu’il faut remonter à la période juin 1996 – octobre 1998 pour un nombre de logements construits inférieur à 300 000 sur douze mois ».
Le ministère espère néanmoins que le plan de relance de la construction présenté fin août par le Premier ministre, Manuel Valls, commencera rapidement à porter ses fruits, alors que plusieurs mesures sont entrées en vigueur à la rentrée. Ainsi, l’exonération progressive de taxation sur les plus-values est appliqué depuis le 1er septembre pour les terrains à bâtir, tandis que l’accès au prêt à taux zéro a été élargi à compter du 1er octobre.
« La prochaine parution mensuelle donnera une meilleure visibilité sur l’effet au quatrième trimestre » de ces mesures, prédit l’entourage de Mme Pinel, qui compte aussi sur son nouveau dispositif d’incitation fiscale à la location pour stimuler le marché immobilier à partir du 1er janvier.