La forêt fait rêver... les investisseurs. Des entreprises spécialisées dans la filière ou des industriels du bois, mais aussi des banques et assurances et quelques particuliers. Ils retrouvent le bois comme valeur refuge.

Tel est l’un des constats que tire la Société forestière, filiale de la Caisse des dépôts, le 17 mai, qui a livré son analyse sur le marché des forêts en France.

Le nombre de transactions concernant des forêts de plus de 100 ha en 2016 a progressé de 18 %, et la valeur des transactions a fait un bon de 56 % par rapport à 2015. Des chiffres qui reflètent une demande très forte sur ce créneau, observe la Société forestière. Ces grandes forêts sont de vraies parcelles de production de bois destiné à l’industrie. « Le marché est très étroit, explique Gilles Seigle, PDG de la Société forestière. Quand on est sur un marché aussi petit, chaque transaction est unique. » Et, « comme dans l’immobilier », on relève des achats « coups de cœur, qui font grimper les prix ».

Au-delà des particuliers épris de placement vert, les acheteurs de ces grandes superficies sont non seulement des entreprises spécialisées dans la filière ou des industriels du bois, mais aussi des banques, des assurances et des groupements fonciers.

« Face aux incertitudes économiques et financières, la forêt est une valeur refuge », note Jean-Pierre Mesnil, directeur des investissements à la Société forestière. Il évoque un placement de l’ordre de 1 à 1,5 % face à un taux de livret A de 0,75 %.

Marché du carbone

La déconnexion est de plus en plus grande entre la valeur des bois vendus et la valeur de la parcelle de la forêt. « Cette surcote varie de 0 à 15 % en fonction des transactions », observe Jean-Pierre Mesnil. Le prix moyen d’une parcelle des grandes forêts en 2016 est de 6 400 €/ha mais il peut monter à 20 000 €/ha en fonction du type d’essence, de la qualité des bois, du sol ou encore de la région. « Mais la forêt présente d’autres intérêts que la seule valeur du bois », relève Jean-Luc Desbrosses, président de la Safer de Bourgogne-Franche-Comté, qui évoque « le marché du carbone avec ces obligations de compensations pour les entreprises ».

Du côté des petites parcelles, de 1 à 10 ha, là aussi les échanges sont allés bon train en 2016 : hausse de 9,5 % du nombre de transactions et de 8,5 % des surfaces échangées. Elles sont exploitées plutôt pour les chasses privées ou la production personnelle de bois de chauffage. En moyenne, sur l’année 2016, le prix d’une parcelle de forêt est estimé à 4 100 €/ha.

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