La Grèce a annoncé qu'elle accordera des permis de séjour aux ressortissants de pays tiers achetant ou louant de l'immobilier pour plus de 250.000 euros, dans un effort de relancer ce secteur en berne, et d'élargir sa clientèle touristique.
Votée la semaine dernière par le parlement, cette mesure, réclamée depuis des décennies par les représentants du secteur de l’immobilier répond à une forte demande notamment de la part de clients chinois, russes et arabes, s’est prévalu dans une conférence de presse un responsable du ministère de l’Intérieur, Angelos Syrigos.
Déjà en vigueur dans d’autres destinations touristiques européennes, comme la Hongrie, le Portugal ou l’Espagne, ce régime permettra à ces investisseurs d’échapper aux lourdes procédures bureaucratiques freinant entrée et séjour dans l’espace Schengen.
Valide pour cinq ans, et renouvelable, le permis sera accordé tant à l’acheteur qu’à son conjoint et enfants mineurs. Il permettra à ses détenteurs de voyager librement pour des séjours allant jusqu’à trois mois dans l’espace Schengen, mais n’ouvrira pas de droit au travail.
« Enfin, le marché immobilier va pouvoir un peu sortir de sa paralysie », s’est félicité pour l’AFP le président de la fédération des propriétaires immobiliers, Stratos Paradias.
Il a toutefois souhaité un coup de pouce supplémentaire, avec la baisse de la taxe sur les transactions immobilières, soulignant que « l’essentiel du patrimoine des Grecs est constitué d’immobilier« .
Le coup d’arrêt donné au secteur de la construction, ancien moteur de l’économie grecque, par les hausses d’impôts et la baisse des revenus visant à redresser les finances publiques ont contraint 12.000 PME à cesser leurs activités, mettant au chômage un demi-million de personnes, a pour sa part affirmé Dimitrios Kapsimalis, de l’Union des entreprises de construction.
En récession depuis six ans, et soumise à une sévère cure d’austérité dictée par ses bailleurs de fonds de l’UE et du FMI, la Grèce est lancée dans une course tous azimuts aux investisseurs et aux privatisations, pour arriver à relancer son économie et combler sa dette.