Trois questions à... Stéphane Arnaud, directeur du cabinet Bailly immobilier.
Trois questions à… Stéphane Arnaud, directeur du cabinet Bailly immobilier.
D’où vient cette pénurie de logement type studio et T1 dans les agences immobilières ?
Les jeunes actifs sont nombreux à La Roche-sur-Yon. Ils louent les biens intéressants et les gardent. Les étudiants, eux, arrivent entre juin et septembre, après la bataille. Depuis dix ans, les promoteurs n’ont pas construit suffisamment de studios et T1. Depuis la loi Pinel, l’investissement dans l’immobilier neuf permet de réduire les impôts. Mais les acheteurs privilégient les surfaces plus importantes et plus rentables pour eux.
Quelles sont les conséquences sur le marché ?
En tant qu’agence immobilière, on ne peut plus satisfaire la demande de logements étudiants. Nous sommes constamment en recherche de biens à proposer à la location.
Cette année, on n’avait plus de logements type studio et T1 à partir de la mi-juillet. Les jeunes se replient vers les colocations et les privés profitent de la situation pour proposer des logements chez l’habitant, loin de l’hyper-centre et pas toujours décents. Les particuliers proposent alors des logements bien au-dessus des prix habituels. Dans mon agence, on ne prend pas ce genre de dossiers et on se bat contre ces particuliers qui profitent de la pénurie et perturbent le marché.
Quelles solutions peuvent être envisagées pour répondre à la demande ?
La ville est attractive mais si on veut garder les étudiants, il va falloir diversifier l’offre. Il y a une pénurie de locatifs mais pas de pénurie d’espace. La ville regorge de logements inoccupés, à rénover. Les bureaux vides pourraient être réhabilités et devenir les logements de demain. On espère notamment une évolution du Plan local d’urbanisme (PLU).
Pour l’instant, il impose de disposer d’une place de parking pour 60 m2 de surface au sol. Une disposition qui freine les investisseurs alors que les étudiants n’ont pas toujours besoin d’un parking : les transports en commun ou le vélo pourraient leur suffire.