Quatre questions à… Christophe Marrec, des Constructions Dorso
À quel type de bâtiment cette norme « basse consommation » s’applique-t-elle ?
À tous les types de bâtiments, pas seulement les maisons individuelles, mais aussi les collectifs, les locaux industriels ou tertiaires. C’est une classification. Logiquement, cette réglementation thermique doit devenir la nouvelle norme obligatoire dès le 1er janvier 2013. Sur le plan économique, le bâtiment basse consommation divise par trois la consommation en énergie du bâtiment et par deux sa perméabilité.
Le mode constructif n’est plus le même pour augmenter la performance thermique globale. Grâce à d’autres matériaux. Par exemple, la brique utilisée pour les murs extérieurs, avec une résistance thermique très intéressante puisque 20 centimètres d’épaisseur de brique valent un mètre de parpaings.
Cela revient plus cher à la construction, de l’ordre de 8 à 10 %, mais avec des avantages fiscaux décidés lors du Grenelle de l’environnement, des crédits d’impôt qui ne vont pas durer, sauf en loi Scellier. Les derniers dossiers devront être bouclés en terme d’accord bancaire pour la fin du mois de novembre. La fenêtre de tir est donc réduite.
Cependant, cela reste à terme une bonne option économique ?
Effectivement, car sur le plan énergétique, c’est une bonne affaire, y compris à la revente, car ce sont des biens qui seront très recherchés. Sur une facture énergétique, cela représente deux tiers de moins en dépenses. Là où elle est aujourd’hui de 1 000 ou 1 200 ? par an, elle descendra à 300 ou 400 ?.
Mais cela suppose aussi des contraintes. Le bâtiment basse consommation implique un chauffage adapté à la réglementation : ni fioul, ni électricité. Il reste l’aérothermie, qui fonctionne comme un réfrigérateur inversé, la géothermie en allant chercher la chaleur dans le sol, et le gaz de ville. Mais aussi le bois et les granulés de bois. Là aussi, cela demande un effort financier, car une pompe à chaleur n’a pas le même prix qu’un système à convecteurs….
Tout cela ne s’improvise donc pas ?
Pas du tout. Chez Dorso, nous proposons la basse consommation depuis 2009. Nous nous y sommes préparés pendant huit mois, avec un bureau d’études thermiques. Les Constructions Dorso existent depuis 1923 et s’adaptent aux nouvelles techniques. Le bâtiment basse consommation, c’est un label avec des règles strictes à respecter et après la construction, il y a une visite de garantie sur place. Nous avons déjà cinq maisons livrées et 39 commandes. Actuellement, le bâtiment basse consommation, c’est un tiers de nos commandes.
Et dans l’ancien ?
Ne rêvons pas. C’est une question de structures. On peut procéder à de bonnes améliorations énergétiques, mais sans jamais pourvoir dire que c’est de la basse consommation.