Les efforts consentis par les ménages modestes pour se loger continuent d'augmenter, selon une étude que l'Insee vient de publier.
L’augmentation la plus sensible de ce taux d’effort concerne les ménages les plus modestes et les locataires du secteur privé.
- Evolution du profil des locataires
Ainsi, lorsqu’un locataire du parc privé sur cinq dépense plus de 40 % de ses revenus pour se loger, les loyers maîtrisés du parc HLM et les aides personnelles au logement limitent l’évolution du taux d’effort des locataires du secteur social.
En 15 ans, le profil des locataires s’est modifié : cette catégorie s’est progressivement vidée des ménages aux ressources suffisantes pour accéder à la propriété. Les deux tiers des locataires étant désormais des ménages modestes.
Dans le même temps, la part des locataires au sein des ménages aisés a régulièrement diminuée, chutant de 28 % en 1996 à 19 % en 2010.
- Premier poste de dépenses
Le logement reste le premier poste des ménages devant l’alimentation et les transports. En 2010, en métropole, un ménage sur deux consacrait au moins 18,5 % de ses revenus pour se loger.
– Pour les propriétaires, il s’agit des remboursements d’emprunt, des gros travaux, de la taxe foncière, et des charges de copropriété.
– Pour les locataires, ces dépenses comprennent les loyers et les charges.
Pour tous viennent s’ajouter la taxe d’habitation, les dépenses d’eau et d’énergie mais les aides personnelles au logement viennent en déduction.
Entre 2005 et 2010, les dépenses des ménages dans ce secteur ont, avant déduction des aides éventuelles, augmenté de 17 %, soit 4 points de plus que le niveau de vie moyen. La progression est bien plus marquée pour les accédants à la propriété (+ 26 %) dans un contexte d’envolée des prix de vente de l’immobilier.
- Amélioration des conditions de logement
Les conditions de logement continuent de s’améliorer, presque tous les ménages disposant désormais du confort sanitaire de base, mais cette tendance est moins marquée pour les ménages modestes.
En 2010, seulement 1,4 % des logements ne disposait pas d’un des trois éléments suivants: eau chaude courante, baignoire ou douche, wc intérieur contre 2,1 % en 2005 et 15,7 % en 1984.
La quasi-totalité (95 %) possédait, en métropole, un système de chauffage central ou électrique. Les 5 % de logements restants, dont la moitié sont antérieurs à 1949, avaient des appareils de chauffage indépendants (poêles de chauffage, cuisinière chauffante, cheminée) ou pas de chauffage du tout.
La surface moyenne par personne était de 41m² en 2010, celle-ci ayant peu progressé par rapport aux 20 années ayant précédé 2005. Mais les personnes seules ont en moyenne deux fois plus d’espace que celles qui cohabitent (73 m² contre 36m²). Le surpeuplement recule sauf pour les ménages modestes.