Les biens d'exception et la proximité de Paris ont limité la baisse des prix de l'immobilier à Trouville-Deauville. Mais les logements mettent du temps à trouver preneur...

Enquête

« On voit les prix baisser, mais beaucoup moins sur le littoral qu’à la campagne », constate Gérard Sinson Saint-Albin, responsable de l’agence immobilière Pierre-Flore, à Deauville.

La maison de campagne « près de Deauville » ne se vend plus. Ce que les acheteurs cherchent à présent, c’est un appartement ou une maison dans le centre, d’où tout est accessible à pied. « Les Parisiens achètent encore. Mais ils ne veulent pas avoir à amener leurs enfants en ville trois fois par jour », analyse Gérard Sinson Saint-Albin.

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Eldorado normand

Résultat : comparativement au reste du département, les prix restent élevés à Trouville-Deauville. « A Caen, le marché a plongé : on trouve des deux pièces pour 80.000 €, confirme Laure Lamy, gérante de l’Agence de Trouville. Ici, on fait figure d’exception. »

Côté appartements, les prix se sont maintenus. « Dans le triangle d’or Casino – Bon Secours – Marché aux poissons, à Trouville, ça se vend encore bien, analyse Laure Lamy. La majorité de nos ventes, en 2015, sont de petits biens dans ce genre, entre 100.000 et 150.000€. »

Pour les maisons, les prix sont à la baisse, « sauf pour des biens d’exception, si on a une vue mer exceptionnelle, par exemple, explique la responsable d’agence. Les clients ont en tête un Eldorado normand et sont prêts à peu de concessions. » Mauvaise exposition, quartier un peu bruyant… Des éléments « un peu gênants » il y a quelques années deviennent « rédhibitoires ».

Conséquence : les biens restent de plus en plus longtemps en agence immobilière. C’est notamment le cas des maisons de pêcheur, sans petit jardin, « qui ont eu leur succès à une époque, se souvient Laure Lamy. Leurs prix ont flambé en 2005-2006, passant de 150.000 à 200.000 ou 250.000€. »

Quinze visites, aucune offre

Aujourd’hui, elles ont du mal à trouver preneur. Fernando Paulino, propriétaire de l’une d’entre elles, à Trouville, témoigne : « Ma maison a été visitée plus de quinze fois depuis le mois de juillet, sans aucune offre. » Le vendeur a déjà placé son bien dans une deuxième agence et baissé le prix de 240.000 à 225.000€. S’il ne la vend pas à ce prix-là, il la louera l’été prochain.

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Jusqu’où descendre le prix ? « Le marché est très tendu depuis dix-huit mois, estime Gérard Sinson Saint-Albin. J’ai des vendeurs qui ont refusé des offres à un certain prix il y a un an, et ne trouvent plus d’acheteurs pour cette même somme aujourd’hui. »

Ces six derniers mois, l’agent immobilier a vu réapparaître une clientèle française, pour des biens entre 400.000 et 600.000€. « On bénéficiera toujours de la proximité de Paris, par rapport à la Bretagne par exemple, où les prix se sont écroulés. »

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