Ceux qui vivent là n’ont pas jeté la clé mais accueillent et soignent des oiseaux blessés. Ils aiment la mer, les sports nautiques et les embruns. Leur maison tournée vers le large leur ressemble

Panoramique sur l’océan

Vivre toujours plus près de la mer et de la nature… En achetant ce terrain en bordure du littoral de Bretteville, petite commune à l’est de Cherbourg (Manche), ce jeune couple a réalisé ce souhait. La parcelle de 800m2 environ se situe en hauteur d’un petit lotissement municipal. Avant de l’acquérir, les futurs propriétaires, décidés à faire appel aux services d’un architecte pour construire, font valider le choix par ce dernier. Il reste alors trois lots. Denis Métivier leur conseille d’opter pour celui-ci, le plus en hauteur certes, mais aussi celui qui exclut toute possibilité de construction susceptible d’obstruer le paysage.

Le dénivelé est important, la vue dégagée à 180° balaie la côte du cap de La Hague jusqu’au cap Lévi. « Le site se distingue par ce panoramique exceptionnel sur l’océan, note l’architecte. Tout l’esprit de la maison vient de là et se nourrit du caractère marqué de ce terrain. » Le vieux village de Bretteville s’est étendu quasiment jusqu’à Cherbourg. De jeunes ménages sont venus s’y installer en raison des facilités d’accès au bord de mer. Au bas de la maison, il y a une plage de sable, un peu plus loin une autre de galets. Un lieu idéal pour les futurs maîtres d’ouvrage, résidant initialement en cœur du bourg. Naturalistes, ils recueillent et soignent les oiseaux blessés. Leur future maison doit tenir compte de cette passion et comporter des espaces dédiés à l’accueil et aux soins des volatiles de tous poils. Par ailleurs, leur pratique régulière du paddle et des sports nautiques implique également un volume de stockage important. L’architecte devra intégrer ces données de base…

Survoler le terrain

« Certains projets sont plus intuitifs que d’autres, poursuit Denis Métivier. Je connaissais bien les lieux et avant même de commencer les esquisses, j’avais un bout d’idée en tête. Le dénivelé du haut jusqu’au bas du terrain représentait une différence d’un étage. Le plan inversé avec chambres en rez-de-jardin et pièces de vie à l’étage se prêtait bien à cette configuration. Nous sommes donc partis du point haut en installant ce plancher qui s’étire vers la mer et survole le terrain comme une passerelle. »

L’idée du belvédère colle bien à ces amoureux de nature qui aiment observer les oiseaux. Le séjour qui se termine par une verrière (sur les trois côtés) est devenu le pôle d’attraction de la maison. L’accès à la maison se fait en partie haute, côté ouest. Ce long volume parallélépipédique, positionné dans le sens de la pente, se termine par un porte-à-faux qui accentue les lignes élancées de la bâtisse. Le rez-de-chaussée abrite le séjour-salle à manger-cuisine, une chambre, un bureau, et l’escalier qui descend au rez-de-jardin où se logent les deux chambres, le bureau et la salle de bains. Une terrasse suspendue à l’ouest donne tout le loisir à ses occupants de guetter et de profiter des multiples nuances de la météo normande… « Les chambres, dans le volume du dessous, profitent moins de la vue que les pièces de jour occupées plus souvent », remarque l’architecte.

S’ancrer au territoire

Les espaces refuge pour les animaux n’ont pas été oubliés. Tout près de l’entrée, un préau à toiture incurvée sert d’abri pour recueillir les petites bêtes en urgence. Derrière le mur perpendiculaire à la façade, un espace fermé, qui fait office aussi de buanderie et de cellier, permet de les réchauffer et de les soigner. Les espaces interstitiels induits par le dénivelé sous la partie habitable sont dévolus à des ateliers et des espaces de stockage pour le matériel nautique, le bois… Ainsi un abri vient se loger sous le porte-à-faux.

Pour rester dans leur budget initial, les maîtres d’ouvrage ont conservé la mission de suivi de chantier et ont réalisé une partie des finitions. Le système constructif associe de la maçonnerie en partie basse et une ossature bois en partie haute qui repose sur une dalle béton. En dépit d’une orientation défavorable au nord côté mer, le bilan énergique reste bon, avec un niveau de consommation très bas. En effet, les larges ouvertures au sud, la bonne isolation de l’enveloppe, permettent de se chauffer qu’avec un poêle. Des radiateurs viennent en complément si besoin. Les façades ont été traitées de façons variées afin d’éviter le côté monolithique et de différencier les espaces. La pierre en parement, côté ouest, vient rappeler les modes constructifs traditionnels du pays. Comme un ancrage minéral à ce territoire de vents et de marées.

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