« L’immobilier fléchit mais reste une valeur refuge »
Stabilisation des prix, ralentissement des transactions, mais investissement toujours recherché… Ce sont les grandes tendances actuelles du marché immobilier dans le pays de Lorient.
Un marché attentiste
L’attentisme. C’est le terme repris à l’unisson par les professionnels du secteur pour décrire la situation actuelle à Lorient et dans le pays de Lorient. « On est loin de la crise brutale de 2008, note Vincent Le Bec, responsable de Le Bec immobilier, mais on observe un ralentissement ». « Les ventes commencent à baisser en volume », confirme Me Bergougnoux, notaire. « Nous avons des biens au prix du marché qui n’ont fait l’objet d’aucune visite », évoque Hélène Chesnay, d’Orpi immobilier.
Plusieurs explications à ce fléchissement : la fin programmée du dispositif Scellier qui favorisait l’investissement locatif, le contexte morose qui pousse nombre d’aspirants à la propriété à repousser leur achat, l’absence – jusqu’à récemment – de prêts à taux zéro pour aider les primo-accédants, le durcissement des banques.
Hausse artificielle
« Au premier semestre 2012, il y a eu une augmentation de l’activité, due aux modifications de la fiscalité sur les plus-values des résidences secondaires ou locatives », explique Me Bergougnoux. Pour éviter des mesures fiscales moins intéressantes sur ces biens secondaires, de nombreux propriétaires ont vendu, avant le 31 janvier 2012. Avant l’été, cela a dopé artificiellement le marché, et parfois les prix dans certains secteurs.
Stabilisation des prix
La tendance n’est plus à une hausse des prix. Certes, certaines statistiques indiquent une hausse des prix, comprise entre 3,8 % et 29,6 % en fonction des biens et des secteurs, entre juillet 2011 et juin 2012 selon les notaires de l’Ouest.
Mais cela ne reflète pas la vraie situation du marché. « Comme les primo-accédants, qui achètent des biens moins chers, sont moins nombreux, les prix grimpent artificiellement dans les statistiques », note Jérôme Germond, responsable des dix agences Laforêt immobilier dans le pays de Lorient.
Lui, au contraire, observe une stabilisation des prix. « Ou plutôt un retour à la réalité« . De nombreux propriétaires ont en effet tendance à surévaluer leurs biens. Aujourd’hui, les acquéreurs reprennent la main et les vendeurs commencent à baisser leur prix. »
Vincent Le Bec renchérit : « Il est difficile de faire une moyenne, tout dépend du bien, du quartier… Les biens recherchés, comme une maison de ville à Lorient ou un appartement dans un immeuble avec ascenseur, continuent de se vendre. Mais il y a un tassement. »
En moyenne
Entre mai et juillet 2012, selon les chiffres des notaires du Morbihan, le prix de vente moyen d’une maison ancienne était de 167 750 ? dans le Pays de Lorient (+ 0,4 %) et 185 000 ? à Lorient (+ 2,8 %).
Profils des acheteurs
Les primo-accédants commencent juste à faire leur retour « grâce à l’aide de Lorient Agglomération qui propose Prim’Access, un prêt à taux zéro« , précise Jérôme Germond.
Les investisseurs, eux, n’ont pas déserté le marché. Moins présents sur les programmes neufs faute de dispositifs incitatifs, ceux qui ont de l’argent se tournent souvent vers l’ancien. « Il y a de bonnes affaires à faire », explique Vincent Le Bec. « Les taux sont historiquement bas, il y a des offres. Et vu le potentiel de développement de Lorient, c’est toujours un investissement intéressant ».
D’ailleurs, en ces temps troubles, la pierre reste « un refuge », clament les professionnels à l’unisson. « Un projet de vie pour les ménages et un placement plus sûr pour les investisseurs. »