Pour maintenir les personnes âgées le plus longtemps possible chez elles, il faut adapter les logements. Un rapport préconise d'en créer 45 000 par an. D'abord dans le neuf.
Et trois rapports de plus ! On ne les compte plus, les analyses sur le grand âge, la perte d’autonomie. Cette fois, il s’agit de préparer la future loi d’adaptation de la société au vieillissement que le Premier ministre prévoit pour la fin de l’année avec un vote sans doute mi-2014.
Le projet n’est plus de créer une cinquième branche de la protection sociale. Les finances publiques ne le permettent pas. Mais la France peut faire mieux dans le soutien aux personnes âgées, à l’image des pays du Nord de l’Europe, Pays-Bas, Danemark, Suède. D’abord dans le domaine de la prévention, en repoussant le plus tard possible les pertes d’autonomie.
Le défi démographique est devant nous. En 2007, on comptait 5,2 millions de personnes de plus de 75 ans (8,9 % de la population), en 2060, ils seront 12 millions (16,2 % de la population). Les plus de 85 ans seront quatre fois plus nombreux.
Un million de personnes dépendantes
Le défi est aussi épidémiologique : les maladies « ont changé de visage » écrit le Dr Jean-Pierre Aquino. Elles sont de plus en plus chroniques (maladies respiratoires, diabètes, cancers…) et sources d’incapacités. La France compte plus d’un million de personnes dépendantes, sur 15 millions de retraités. Dans vingt ans, ce sera 2 millions de personnes, pour 20 millions de retraités.
Si l’État ne peut pas tout, du moins peut-il impulser de nouvelles politiques. En aidant les familles. Luc Broussy, l’un des auteurs, conseiller général PS du Val d’Oise, spécialiste des questions de vieillesse, propose d’améliorer les aides au logement pour les personnes âgées hébergées en établissement (Ehpad). De créer un guichet unique d’informations et de suivi pour que les familles s’y retrouvent dans le maquis des institutions et des aides possibles.
Il propose surtout un gros effort d’adaptation des logements. Le président de la République a fixé un objectif de 80 000 logements adaptés sur cinq ans. Un peu plus de 15 000 par an. « Trop peu », estime Luc Broussy. Il suggère un quota de 20 % de logements adaptés aux personnes âgées, soit 30 000 nouveaux logements en zones choisies, centre-ville et centre bourg et le développement de nouvelles formes de résidences sociales. Pour l’existant, il souhaite la pérennisation du crédit d’impôt, finançant les travaux.
Adapter les transports, développer les gérontechnologies… Autant de projets qui pourraient assurer un développement économique local, dit-il. Soit l’équivalent 350 000 emplois en 2020.