Pendant des années, les loyers de 574 logements publics de Rome n'ont pas été réévalués. Deux enquêtes ont été ouvertes.

L’histoire

Vingt-cinq euros par mois pour un appartement avec vue sur le Forum, 10 € pour un logement à deux pas du Vatican, 14 € près de la place Navone… Ce n’est ni un rêve ni une publicité pour des vacances low-cost dans la Ville éternelle. Mais un état des lieux du logement public de Rome, tel que l’a découvert l’actuel administrateur.

Pendant des années, les loyers de 574 habitations municipales n’ont pas été réévalués. Bizarrement, les locataires « privilégiés » ont oublié de le signaler.

Erreurs, négligences, favoritisme ont contribué à créer une filière immobilière parallèle, un Monopoly déconnecté des prix du marché. « Rome perd plus de 100 millions d’euros par an », s’est étranglé le commissaire Paolo Tronca, le nez dans l’ampleur du scandale.

A quelques mois des élections municipales, le préfet qui administre la capitale depuis la démission du maire Ignazio Marino a entamé un grand ménage. Deux enquêtes ont été ouvertes par le parquet de Rome. Des hôtels, des sièges de partis politiques ou d’associations sont dans le viseur de l’administration qui promet d’expulser les fraudeurs !

Pour 69 % des Romains, les responsables de ces dérives sont d’abord les politiques qui ont géré la Ville. À eux de s’acquitter de la facture du manque à gagner. Mais il faudra remonter loin dans le temps pour établir la chaîne des responsabilités. Benito Scarpetti, 80 ans, « locataire » d’un appartement de 108 m2 avec vue sur le Colisée, assure que ce logement a été donné à sa famille par Mussolini. En échange, la mère de l’heureux résident aurait donné à son fils le prénom du Duce.

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