Depuis cinq ans, François, Isabelle, Zélie et Fanny Mailait habitent dans une yourte contemporaine, à Coulonges-sur-Sarthe. Un choix qui surprend et intrigue visiteurs, voisins et administrations.
Nous allons vous faire découvrir les habitations d’Ornais qui ont choisi de vivre dans une maison pas comme les autres. Aujourd’hui, la yourte de François et Isabelle Mailait à Coulonges-sur-Sarthe.
« C’est que du bonheur ! » François Mailait, dit « Bob yourte », est catégorique : en s’installant dans une yourte, la famille a fait le bon choix. Avec sa femme et ses deux enfants, ils habitent dans leur maison ronde depuis cinq ans. Ils ont été les premiers, en France, à faire ce choix.
La toile marron pour les murs et la toile marron foncée pour le toit lui donnent un aspect extérieur plutôt austère et sombre. L’intérieur est lumineux grâce au puits de lumières installé sur le toit et aux quatre portes autour de la maison. Une grande pièce à vivre qui se partage entre un coin cuisine et un coin salon.
La chambre des parents est en hauteur, sur la mezzanine. Celle des filles est au rez-de-chaussée derrière un rideau violet. Ordinateur, réfrigérateur, instruments de musique, pas de télé mais un grand écran blanc et un rétroprojecteur. « On vit tout à fait normalement, comme vous pouvez le voir. »
Un coup de foudre
Quand ils ont cherché « à avoir leur chez-soi », François et Isabelle, alias « Bobette », pensaient tout d’abord construire une maison en fuste (maison en rondins de bois brut). « On est allés à Angers, dans un salon des maisons en bois, avec un copain fan de yourte. Il y en avait une à l’entrée, il y est resté trois heures ! Avec Isabelle, quand on a vu le prix des maisons en bois, on s’est dit « aïe ! », ça nous a freinés. On est retourné chercher le copain dans la yourte et là : waouh ! Le coup de foudre. »
Entre ce moment et la construction, il s’est écoulé un an et demi. « Il a fallu défendre notre projet », explique François Mailait. Ils ont été convoqués par les services de l’Équipement, intrigués par ce nouveau type d’habitat. « Ce qui leur posait problème, c’était l’intégration dans le paysage. Parce que la yourte, c’est considéré comme une maison exotique. » Les Mailait ont tenu bon, montrant que la couleur marron de la yourte se fondrait tout à fait dans le paysage.
La maison est presque entièrement recyclable. Sur les quatre tonnes que pèsent ses 70m², seuls 300 kg sont des déchets non recyclés (une maison de 90m² pèse autour de 300 tonnes dont 100 de déchets). Bassins de phyto-épuration, toilettes sèches, puits canadien, panneaux solaires thermiques, chauffage au poêle à bois, Bob et Bobette ont investi dans le développement durable.
« Avec une yourte, tout est fastoche ! affirme François Mailait. En cas de problème, on peut la bouger. Le bois est apparent, s’il y a des termites, on le sait tout de suite. »
363 jours de bonheur
Des désavantages ? Le poêle à bois, qui chauffe trop et qui s’arrête quand il n’y a personne. « Quand on rentre de week-end, l’hiver, il fait 5° dans la maison. C’est dur. » Les autres moments difficiles, « c’est les jours de tempête, deux jours par an environ, quand le vent dépasse 110 km/h. Les murs bougent, c’est plutôt impressionnant. Donc nous allons dire que c’est le bonheur 363 jours par an ».
Fanny et Zélie ne se posent plus de question : c’est leur maison maintenant. Mais pour les gens qui les entourent ce n’est pas toujours évident. « Un jour, la maîtresse a appelé : dans ses dessins, Fanny représentait des maisons rondes alors que les enfants dessinent un carré. L’enseignante s’inquiétait, nous disant qu’on devait peut-être la faire consulter. Nous avons dû la rassurer, sa maison est ronde. Donc c’est comme ça que Fanny les voit les maisons. »