La population anglophone de l'Orne, estimée à 3 000 personnes, a longtemps dopé le marché immobilier. Avec la crise économique, les Anglais ont fortement diminué et deviennent très vigilants.

Les Anglophones sont, selon le conseil général qui organise aujourd’hui dans ses jardins une garden party qui leur est destinée, près de 3 000 dans le département. Toutefois la crise économique et la chute de la livre face à l’euro ont quelque peu stoppé les arrivées. Le marché immobilier qu’ils représentaient dans l’Orne, a, par ricochet, été touché assez significativement.

« Aujourd’hui, on sent bien la marche arrière », assure Albert Levallet, maire de Saint-Fraimbault. « Avant, la moindre maison abandonnée était achetée et retapée. Ce n’est plus le cas. Et ceux qui sont installés viennent de moins en moins, les maisons sont fermées. Ou en vente, alors qu’avant ils se les revendaient entre eux. »

Il y a quelques années, les Anglais représentaient 50 % de la clientèle d’Yves Robillard, qui possède deux agences immobilières, à Domfront et Bagnoles-de-l’Orne. Aujourd’hui, ils ne font plus que 20 %. « Les Anglais sont de nouveau intéressés, mais on a de 30 % à 40 % moins de succès », constate Yves Robillard, qui est aussi délégué Fnaim et spécialiste du marché anglais. « Ils sont désormais très vigilants et prennent leur temps. »

Les achats précipités qui fleurissaient les années précédentes ne sont plus la norme. Les acheteurs anglais ont vu leurs possibilités se réduire.

« Désormais les acquisitions se font entre 100 000 et 160 000? pour les meilleurs cas, tandis qu’il y a trois ans, on commençait à 170 000 ? pour dépasser les 200 000″, poursuit-il. Cependant il reste optimiste : « Les clients anglais achètent plutôt des résidences secondaires que principales, dans le style 1850, avec de la pierre, une cheminée, etc. On retrouvera cette clientèle en lui proposant de bons rapports qualité-prix ».

La crise affecte donc surtout les Britanniques à la recherche de maison de vacances, car pour ceux qui ont fait le choix de s’installer définitivement, ça ne change pas grand-chose. « Mes deux fils (d’une vingtaine d’années) sont repartis », explique Amanda Fellows qui s’est installé avec son mari, il y a trois ans, à Saint-Fraimbault.

« Mais on n’envisage pas de retourner en Angleterre ! Ici on a une belle maison et je viens de trouver un emploi aux espaces verts ! »

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