Cette entreprise de Soudan, bien implantée sur les marchés du maritime, se lance dans la commercialisation et l'implantation de villages de maisons flottantes. Comme au Canada ou en Europe du nord.
La maison à moins de 100 000 € de bord de l’eau existe bien, et elle flotte. Curieusement cette habitation originale est née aux Ateliers de constructions chaudronnées de l’Ouest (Acco), installés à Soudan la bien nommée, dans le Pays de Châteaubriant, en Loire-Atlantique.
Cette petite commune d’à peine plus de 2000 âmes au milieu des terres abrite, près de la gare, une petite zone d’activité moderne, comme un pied de nez à l’hyper concentration industrielle des grands sites urbains. « Ici, les salariés ne sont pas obligés d’affronter des heures d’embouteillage pour venir à leur travail », note prosaïquement le président d’Acco, Jacky Halotel. Un choix de vie qu’il conforte en observant par sa fenêtre un pic-vert en plein déjeuner.
Les salariés (une trentaine de chaudronniers et soudeurs très qualifiés) sont passés maîtres dans les techniques du soudage robotisé. Ils ont fait de l’entreprise l’un des leaders dans son domaine. Ceci lui vaut de faire partie du réseau Néopolia centré autour des chantiers navals de Saint-Nazaire, en quête de marchés à venir.
Créée par sept associés toujours présents
Créée en 1985 à l’initiative de sept associés toujours dans l’entreprise, Acco est désormais installée dans 27 000 m2 de vastes ateliers lumineux et silencieux. « Au début, nous étions surtout axés vers l’acier et les métiers de l’industrie, l’agriculture, les travaux publics et le traitement de l’eau. »
Le transport exceptionnel qui sort de l’entreprise, pour livrer à la DCNS de Lorient le mât très technique d’une frégate militaire, montre que les temps ont bien changé. « Nous sommes venus à l’aluminium pour réaliser des superstructures de bateaux de pêche. Aujourd’hui, la marine, civile ou militaire, représente 60 % de notre activité. » Le prestigieux chantier JFA Yachts, de Concarneau, fait aussi appel à la qualité de ses services.
La rencontre avec le jeune designer Nicolo Libeau vient de donner un nouveau tournant à l’entreprise, qui se lance dans sur un créneau innovant : l’immobilier sur l’eau. « Nous fabriquons les flotteurs et nous travaillons avec un architecte pour la création de maisons à ossature bois et bardage. L’aménagement se fait en fonction des besoins, mais on peut y vivre au quotidien. » Dotées d’un chauffage et de sanitaires, ces maisons-bateaux se conjuguent en modules pour deux à six résidents et sont accessibles aux personnes à mobilité réduite. Acco s’est en quelque sorte fait la main en proposant déjà des petits pavillons bâtis sur le même principe, à destination des capitaineries, écoles de voile, lieux d’accueil pour les villes ou chambres d’hôtes.
Maisons à quai
« L’objet n’est pas de faire des bateaux qui se déplacent, de nouvelles péniches. Ces maisons resteront à quai ou sur corps-mort. » La normalisation récente de la législation a ouvert la porte à cette initiative de maisons flottantes, déjà très répandue au Canada et en Europe du nord. Elles ne craignent ni les plans d’eau à marnage ni les zones inondables et n’ont que peu d’impact sur les sites d’implantation. Jacky Halotel, lui, garde les pieds sur terre et le secret sur ses projets : « Nous avons déjà deux sites possibles à équiper. »