La crise, on l'oublie souvent, touche également les personnes âgées qui voient leurs budgets fragilisés. Pour répondre au problème de dépendance, le viager, un dispositif multifonctions séduit.
Une solution innovante
Fini le viager vu d’un mauvais oeil comme un placement « morbide » pariant cyniquement sur le décès rapide d’un contractant. Cette vision négative et parfois caricaturale du viager tend peu à peu à s’effacer au profit d’un produit qui redevient depuis peu une solution innovante et attractive pour répondre aux besoins d’une population en vieillissement. Mais face à un monde qui a changé, le viager a su lui aussi évoluer, ce qui en fait un produit qui n’est plus seulement adressé aux célibataires ou aux seules personnes âgées.
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Un dispositif en expansion
Le viager, un dispositif original et équilibré, est appelé à séduire un nombre grandissant de Français pour Michel Moulin, gérant de la société Atlantic viager basée à La Baule et spécialisé depuis près de 15 ans dans les contrats de ce type : « même si cela représente moins de 1 % des ventes immobilières chaque année, le viager ne cesse de se développer ces dernières années car les acquéreurs ont changé, de plus en plus de trentenaires cherchent à préparer leurs retraites. »
Un suivi personnalisé
Sa mission : pas seulement vendre mais aussi gérer des viagers. De la recherche d’un bon couple acquéreurs/vendeurs jusqu’au décès du vendeur sans négliger pour autant un suivi personnalisé de vendeurs parfois fragiles. Et chercher à éviter les abus dans la profession par la mise en place d’une charte des bonnes pratiques.
« D’abord un choix immobiliser »
Selon lui, même si beaucoup d’acquéreurs, comme on appelle ceux qui souscrivent un viager, sont encore des expatriés cherchant à anticiper leurs retraites en métropole, le profil de ceux qui investissent dans un ou plusieurs types de viager se diversifie de plus en plus : « le viager, c’est d’abord un choix immobilier. Mais comme il est basé sur un aléa, il permet un retour sur investissement à la fois équitable et avantageux. C’est un investissement sécurisant et humain qui permet de rétablir l’égalité face à des jeunes de plus en plus précaires. »
Les vendeurs ont souvent des enfants
Et loin de l’image un petit peu écornée de l’investisseur sournois misant sur le décès d’une personne âgée seule et sans succession, les vendeurs, ceux qui, contre une rente, vendent leurs biens à un acquéreur, évoluent eux aussi : « Près de deux vendeurs sur trois aujourd’hui sont des couples avec enfants. Ils ne veulent pas attendre leurs décès pour leur léguer ce qu’ils ont accumulé. »
« Une image qu’il ne mérite pas »
Maître Treillard, notaire à La Baule, conseille le viager et le considère comme une solution intermédiaire qui semble répondre à des besoins très différents de nos jours. « Le viager a l’image qu’il ne mérite pas. C’est un système qui permet de sécuriser la retraite des uns et de préparer celles des autres. » Avec le retour du viager, c’est donc toute une vision de la succession à la française qui pourrait bien changer. De nouvelles pratiques innovantes cherchant à sécuriser financièrement et humainement des fins de vie qui ne sont plus épargnées par les soubresauts de notre temps.