La nouvelle association malouine Veille Environnement Patrimoine (VEP) souhaite être vigilante quant à la construction immobilière florissante et constituer un relais d'informations pour ses adhérents.
La construction d’ensembles immobiliers s’accélèrent à Saint-Malo. Va-t-elle dans le bon sens ? C’est la question que pose l’association Veille Environnement Patrimoine (VEP) qui vient naître à Saint-Servan.
François Croguennec (vice-président), Bérick Igigabel (trésorier), Gilles Pommeret (secrétaire) et Françoise Hilaire (présidente) de l’association VEP veulent conserver son caractère à Saint-Malo, en veillant à une maîtrise raisonnée des constructions d’ensembles immobiliers.
« Un risque réel »
Après deux ans d’observation et de réflexion, VEP perçoit en effet « un risque réel de perte d’identité des quartiers anciens, en particulier dans les zones non protégées par les Bâtiments de France. De plus en plus de Malouins s’inquiètent de la destruction de maisons individuelles, certaines de caractère, et d’immeubles » en vue de nouveaux programmes collectifs « qui gagnent du terrain » dans ces quartiers.
À cela, dit sa présidente Françoise Hilaire, s’ajoute une « pression croissante de promoteurs immobiliers qui mettent à mal des propriétaires de maisons amenés à se séparer de leurs biens de façon un peu brutale », avec des offres souvent bien supérieures aux prix des biens, qui déstabilisent le marché. « Les propriétaires qui veulent vendre sont libres de le faire, mais nous voulons dire aux autres ‘Vous ne serez pas seuls face à des gens offensifs’ ».
Pour une maîtrise raisonnée
Créée afin « de défendre le patrimoine mobilier, immobilier, architectural, environnemental, matériel et immatériel existant » à Saint-Malo et dans les communes de l’Agglomération, VEP n’a pas les leviers pour agir directement. En revanche, ses quatre fondateurs disent vouloir « veiller à une maîtrise raisonnée des nouvelles constructions pour qu’elles tiennent compte de leur environnement ».
Veille collaborative
Pour y arriver, VEP veut mettre en commun les informations, les diffuser, voire alerter par le biais d’une veille collaborative qui intégrera leurs propres réseaux – politique, écologique, administratif – et les informations remontées par leurs adhérents. « Les Malouins souhaitent être présents dans la vie de leur cité, être consultés » et ne pas être les simples spectateurs de décisions.
« Nous ne pouvons pas travailler seuls. Et nous ne voulons pas être en opposition permanente. L’idée est aussi d’établir les meilleurs liens possibles avec les donneurs d’ordres », précise la présidente. « On comprend que la ville doit évoluer, abonde le secrétaire Gilles Pommeret. Mais, bien ou pas, il est intéressant de voir ce qui va se faire. Du bétonnage peut déclencher une réaction. »
Des visées politiques ?
Née à six mois des Municipales, VEP n’a pas de visées politiques mais citoyennes, affirment ses fondateurs. « C’est un hasard de circonstances, nous avons plutôt une visée de qualité de vie », énonce Gilles Pommeret. La question peut légitimement être posée à Françoise Hilaire, ancienne attachée de presse du maire René Couanau. « C’est une page que j’ai paisiblement tournée depuis 2014, répond-elle. Travailler de l’autre côté de la Rance me permet d’avoir ma liberté de ton de ce côté. »
Source : Le Pays Malouin du jeudi 26 septembre 2019- Nancy Faucon