Les beaux jours sont là. Et, avec eux, l'envie d'acheter un appartement ou une maison en bord de mer revient. L'occasion de faire le point sur le marché de l'immobilier.
Les ventes repartent-elles au printemps ?
De prime abord, on serait tenté de dire oui. Avec les beaux jours, la fréquentation repart à la hausse. Et ils sont de plus en plus nombreux à s’arrêter devant les vitrines des agences. La réponse n’est pourtant plus si évidente : « Il y a plus de fréquentation, certes. Mais les clients de passage ne sont pas forcément les plus sérieux, prévient Romane Rocci, de Deauville immobilier. On se méfie du lèche-vitrines. » La reprise des ventes avec les beaux jours, Sandrine Loisel, qui a son agence à Deauville, ne la constate plus vraiment. « Il y a encore quelques années, on sentait un vrai soubresaut au printemps, assure Sandrine Loisel. Je trouve que ce n’est plus vraiment le cas maintenant. Les gens sont là de manière beaucoup plus régulières et nos ventes sont plus étalées. »
Même son de cloche aux Agences d’aujourd’hui, à Trouville : « Il n’y a pas de saisonnalité dans nos ventes, explique Anne Lefebvre, négociatrice. Ce sont même les mois de juillet et août les plus creux. À cette période, les gens mettent leurs biens en location. Ils achètent donc plus tôt dans la saison. »
Est-ce la fin de la crise ?
C’est un sentiment partagé dans la plupart des agences immobilières. Les deux dernières années ont été dures. Mais, depuis quelques mois, la reprise est là. À l’agence Reix de Trouville, Anne-Sophie Reix a le sourire : « Depuis le mois de janvier, on cartonne ! On a fait énormément de ventes, c’est de la folie. » Son analyse ? « Il y a peut-être un effet post-attentat. Les gens ont peut-être envie de calme… Mais il y a aussi les taux d’intérêts et les prix qui ont globalement baissé. » Sandrine Loisel confirme : « Nous avons vécu deux années difficiles. Mais on sent clairement un rebond depuis la fin 2015. Après, est-ce que ça va durer ? »
Les prix sont-ils en baisse ?
Difficile à dire, selon Anne-Sophie Reix : « Sur certains biens, oui. Mais pas sur tous… Sur ceux qui sont très demandés, pas vraiment. » Sandrine Loisel a, elle, un avis plus définitif : « Les clients aujourd’hui ne conçoivent plus d’acheter un bien sans négocier. Globalement, ils parviennent à faire descendre les prix de 10 %. » Quels sont les biens les plus demandés ? Toutes les agences le disent : le marché à Trouville et à Deauville est principalement celui des résidences secondaires. Conséquence ? « Mes clients, à 90 % Parisiens, veulent des choses pratiques, explique Laure Lamy de l’agence de Trouville. Des appartements ou des maisons en centre-ville, avec parking et ascenseur. Ils veulent pouvoir tout faire à pied. » Un phénomène de mode, selon elle : « Il y a dix ans, il y a eu un boom des maisons de pêcheurs. Puis les gens se sont reportés sur les hauteurs de Trouville, avant de revenir, depuis quelque temps, vers le centre-ville. »