Avec les vacances de printemps, les visites reprennent. Les maisons secondaires représentent 30 % des logements à Saint-Malo, 50 % à Dinard. Leur vente progresse : + 20 % au 1er trimestre.

À l’agence Stéphane Plaza Immobilier de Saint-Malo, le directeur se frotte les mains. « On a ouvert l’agence tout récemment et déjà ça marche fort, explique Stéphane Montignon. Depuis le 1er mars, on a réalisé cinq ventes, dont trois pour des maisons secondaires. »

Les acheteurs ?

Des Rennais et des Parisiens. Ils représentent les deux tiers des acquéreurs de résidences secondaires. Le dernier tiers vient du reste de la France. Peu d’étrangers. Quelques Anglais seulement le long de la Rance, à la recherche de la campagne encore assez chère chez eux.

A Saint-Malo, les acheteurs sont plutôt des préretraités qui cherchent une maison secondaire qui deviendra leur logement principal par la suite. « Beaucoup veulent des biens ayant un fort potentiel, pour fonctionner sur Airbnb, précise Stéphane Montignon. Le nom de ce site de locations courte durée entre particuliers revient assez naturellement à chaque visite. »

Des vacances qui évoluent

Les vacances se conçoivent en effet différemment aujourd’hui. La grande maison, occupée les deux mois d’été par toute la famille, n’est plus d’actualité. « Aujourd’hui les gens fractionnent leurs vacances, ils bougent beaucoup plus », explique Pierre-Yves Chevalier, président pour la Bretagne de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim).

Pourtant, il confirme une reprise d’activité : « Au premier trimestre 2016, on a constaté environ 20 % de transactions en plus sur les maisons secondaires, par rapport à la même période l’année dernière. »

La reprise est due à une amélioration globale de l’immobilier. « Les maisons secondaires sont en bout de chaîne, explique Pierre-Yves Chevalier. Mais comme les primo-accédants sont de retour, les ventes reprennent de ce côté-là et les dossiers se débloquent pour du secondaire après des années d’attente du marché. »

Des prix stables

Les prix des biens sont aujourd’hui stables. « De 1998 à 2006, on a assisté à une sorte de bulle spéculative, précise le directeur de la Fnaim, avec des prix qui ont au moins doublé sur cette période. »

A partir de 2006, les prix ont de nouveau baissé. Ainsi, à Saint-Lunaire, entre 2010 et 2015, la cote des maisons a reculé de plus de 30 %. « Mais la baisse est bien terminée maintenant », insiste Pierre-Yves Chevalier.

Exemple de prix, avec une annonce parue sur un site de vente entre particuliers : 222 500,00 € pour un pavillon de 81 m2 situé à Saint-Malo, à huit kilomètres de la plage. Michel et sa femme sont les propriétaires. Ce couple de Malouin a fait construire il y a trente-sept ans.

Aujourd’hui, ils ont envie de changer et ont donc mis en vente. Le prix a été fixé après trois expertises. « Depuis la mise en ligne de l’annonce, le 5 avril, explique la propriétaire, on a eu énormément d’appels et de visites de la part de Rennais, quelques Parisiens, mais aussi des gens de Caen, du Nord ou de la Loire. On a été très étonnés. »

Négociations tendues

Si Michel et sa femme trouvent preneurs, il leur faudra ensuite négocier le prix. « Là les choses se compliquent », selon Cyril Bourakhowitch, responsable du secteur Côte d’Émeraude, pour l’agence Pierres et Mer. « Les propriétaires ont encore parfois du mal à comprendre que l’embellie est terminée depuis 2006 et refusent de baisser leur prix de vente. Les acheteurs, eux, connaissent la réalité du marché et refusent de payer plus. »

Pour cet agent immobilier, les négociations les plus compliquées restent celles du secteur de Saint–Malo, Dinard et Saint-Briac-sur-Mer. Malgré tout, l’optimisme est là. D’abord, grâce à la reprise affichée ce premier trimestre 2016 et grâce, enfin, à des taux d’emprunt toujours historiquement bas.

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