La Burj Dubaï fait plus de 800 m de haut, elle est inaugurée sur fond de crise du secteur-clé de la construction dans l'émirat du Golfe Persique.
Plus de 800 mètres de haut, 160 étages… Dubaï inaugure Burj Dubaï, la plus haute tour du monde, fleuron d’un nouveau quartier de 14 milliards d’euros. Mais ce projet pharaonique arrive à terme dans un contexte financier difficile pour ce confetti de 3 800 km2 ouvert sur le Golfe Persique.
Dubaï n’a plus de pétrole, mais a eu une idée. Attirer les milliards de dollars et les millions de touristes, de préférences aisés, grâce à des investissements immobiliers colossaux, bâtis à coups de superlatifs. C’est là que l’on trouve des îles artificielles en forme de palmiers, l’hôtel Burj Al-Arab, le seul sept étoiles du monde, en forme de voile gonflée, des centres commerciaux gigantesques, etc.
Mais la crise économique a fini par rattraper Dubaï. Jusqu’à affoler, il y a quelques semaines, les Bourses du monde entier, à la perspective d’une faillite pure et simple de l’émirat. Il n’en a rien été. Le voisin Abou Dhabi a mis la main au portefeuille et a apporté sept milliards d’euros au conglomérat public Dubaï World.
Projets ensablés
Si la tour géante a été achevée, beaucoup d’autres projets faramineux sont ensablés. Dont une autre tour, annoncée à un kilomètre de haut. Et quelques nouvelles îles-palmiers. Les prix des maisons ont baissé de moitié en douze mois et les villas et les immeubles vides font désormais partie du paysage. Ce brusque ralentissement ne fait pas l’affaire des expatriés, qui constituent près de 90 % de la population et dont la moitié vit de l’immobilier. Beaucoup, déjà, sont repartis après avoir perdu leur emploi.
L’Émirat, plombé par une dette de quelque 70 milliards d’euros, s’emploie maintenant à sécuriser ses investissements stratégiques que sont, par exemple, le géant portuaire DP World ou la compagnie aérienne Emirates Airlines. Des préoccupations très terre à terre.