En immobilier, le profil type d'un ménage acheteur a changé en raison de la hausse continue des prix du logement dans les grandes villes françaises.
37 ans, 5 000 euros de revenus mensuels : le profil type d’un ménage acheteur a changé en raison de la hausse continue des prix du logement dans les grandes villes françaises (les prix au m² ont été multipliés par 2 en 10 ans en France, ndlr), avec des acquéreurs dont l’âge, les revenus et l’apport ont grimpé en flèche.
Courtiers, notaires, agents annoncent bien un atterrissage des prix ces dernières semaines, y compris à Paris, qui devrait se confirmer, mais il ne s’agit que d’une stabilisation à un niveau historiquement élevé.
- Dès lors, l’âge de l’acquisition est souvent repoussé
En légère hausse, l’âge moyen d’acquisition varie assez peu mais la part des moins de 30 ans a chuté de 28 % en 2007 (observatoire CSA) à 23,8 % en 2012 (courtier Meilleurtaux).
Quant au niveau de revenus, après avoir augmenté fortement, il s’est stabilisé grâce à la baisse des taux des prêts immobiliers, mais reste de 5 029 euros par mois en France et de 8 147 euros pour un ménage acquéreur à Paris, selon le courtier en ligne Meilleurtaux.
Mais l’évolution la plus marquante est celle de l’apport. Encouragés par les banques qui font face à un net durcissement de leurs contraintes réglementaires, les ménages se présentent avec un acompte initial beaucoup plus important que par le passé.
En deux ans, le montant moyen de l’apport a bondi de 18 % pour un achat à Paris et de 10 % pour l’ensemble de la France, selon Meilleurtaux.
- Pénurie de foncier
Malgré une forte baisse du nombre de transactions immobilières depuis le début de l’année, rien ne semble annoncer une vraie baisse des prix, qui pourrait seule débloquer le marché.
Le maintien des prix à un haut niveau détonne avec la conjoncture actuelle, qui s’est nettement dégradée ces derniers mois. « Il y a un effet morosité, moral des ménages, incertitude économique », qui n’incite pas à l’achat immobilier, souligne Mme Allonier, responsable des études économiques de Meilleurtaux.
Quant au niveau historiquement bas du coût des crédits immobiliers, il ne joue qu’à la marge, affirme M. Labour, pour qui une décision d’achat ne se prend pas en fonction du niveau des taux.
Côté offre, la pénurie générale de foncier, en particulier à Paris, la multiplication chronique du nombre de ménages (familles éclatées, personnes seules) et le maintien de la démographie sont autant de facteurs de pression sur les prix.
De manière plus conjoncturelle, de nombreux vendeurs refusent de baisser leur prix, quitte à patienter plusieurs mois, voire à ne pas vendre, observaient récemment les notaires d’Ile-de-France. « On est dans une situation de blocage », résume Mme Allonier.