Angers. Le rapport entre une Bretonne, une Vendéenne, une Gersoise et une Stéphanoise ? Une maison qu'elles partagent, à deux pas de la fac de Belle-Beille. L'occasion pour les étudiants de se loger à moindre coût.

Reportage

Une petite rue calme, une maison de plain-pied. « Il faut passer par derrière », glisse Ariane, avant d’aller au fond du jardin. À gauche, l’entrée de la cuisine, l’unique pièce commune. Les trois autres jeunes femmes sont là.

Marie, 24 ans, et Audrey, 25 ans, ont emménagé les premières. Etant toutes les deux prises comme professeurs des écoles stagiaires à l’IUFM d’Angers, elles ont décidé de chercher une colocation. Audrey s’est inscrite sur le site « appartager.com ». Ce n’est pas donné : « 21,90 ? pour dix jours pour avoir toutes les coordonnées des annonceurs. »

Fin juillet, elles visitent « cinq logements, entre la Doutre et Belle-Beille. Celui-là, c’était le dernier. On a dit oui tout de suite quand on a vu le jardin », se souvient Audrey. « Comme on était les premières, on a pris les plus grandes chambres » ajoute Marie, pour taquiner les deux autres.

Lavabo dans chaque chambre

Marine est aussi passée par le même site… depuis l’Allemagne, où elle était en stage. En juillet, ses parents sont venus visiter les trois adresses qu’elle leur avait données et elle a choisi cette maison. « Que j’ai découverte pour la première fois après ma rentrée à l’Institut national d’horticulture, le 8 septembre », souligne-t-elle.

Ariane, la quatrième, est arrivée du Gers la semaine d’après, les cours de son master des métiers de la bibliothèque commençant le 14 septembre. Elle a pris la chambre restante, « la plus petite. Elle donne sur la rue mais c’est calme, je n’entends rien. »

Autour de la table de la cuisine, leurs voix couvrent celle de la télé et le bruit de la machine à laver. Depuis trois semaines, elles se découvrent. Audrey sert l’apéro en attendant les pizzas qu’elles ont commandées. « La coloc’permet de rencontrer du monde plus rapidement. » Pour les quatre, c’est la motivation première de ce choix. Et puis, il y a le prix : « 290 ? mensuels par personne, charges comprises ! 80 m2 meublés, on a un lavabo dans chaque chambre, un jardin ! Au début on n’y croyait pas », lance Marie. Des regrets ? « On n’a pas Internet, mais on a commencé les démarches », précise Audrey. « On n’a pas non plus de salon avec un canapé pour se vautrer et faire des soirées télé », ajoute Marine.

Dans le frigo, elles ont chacune un étage. Ariane est la plus grande mais elle a l’étage du bas « parce qu’elle est arrivée la dernière », commente Marie. Elles ont aussi un placard chacune. Quand leurs emplois du temps le permettent, elles cuisinent chacune de leur côté et mangent ensemble. Mais déjà, les frontières se brouillent. « L’autre jour, j’ai fait des pâtes pour tout le monde, dit Marine. Et ce midi on a fait un pique-nique dans le jardin avec mes potes de promo. » Les portes des chambres sont toujours ouvertes et les pas-de-porte accueillent de nombreuses discussions.

Les premiers souvenirs communs ressurgissent et sont sources de fous rires : « Marine a fait cramer une casserole. On l’a mise à tremper et posée sur le micro-ondes qui est sur la machine à laver. Sauf que quand la machine est passée en mode essorage, il y a eu un grand bruit et de l’eau plein la cuisine, raconte Audrey. Et puis il y a aussi eu quand Marine a essoré la salade avec… » Marine l’interrompt : « Non, pas ça ! », Promis, je ne dirai rien.

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