Logement : Avec des hausses de 3,8 % pour les maisons anciennes et de 5,6 % pour les appartements anciens, les prix de l'immobilier poursuivent leur progression. Mais le neuf marque le pas.

La Chambre des Notaires de la Loire-Atlantique a rendu publique, lundi 30 septembre, l’évolution des prix de l’immobilier entre le 1er juillet 2018 et le 30 juin 2019.

Sur l’ensemble du département, le marché poursuit sa forte progression avec des hausses de 3,8 % pour les maisons anciennes et de 5,6 % pour les appartements anciens.

« L’activité immobilière demeure très soutenue, les volumes de vente restent élevés, indique maître Frédérick Duvert, président de la Chambre des notaires. Le déséquilibre entre l’offre et la demande s’accentue, les prix continuent de croître. »

Mais les prix des appartements neufs sont à la quasi-stagnation, avec une hausse de seulement 0,7 %.

Explications de Maître Jean-Charles Veyrac, délégué à la communication à la Chambre des notaires : « Sur le neuf, il y a eu une volonté gouvernementale d’une diminution des avantages fiscaux dans ce domaine. La réforme du prêt à taux zéro a exclu les couronnes des métropoles de l’avantage de ce prêt, et donc toute une partie de la population des couronnes et notamment des jeunes, pour accéder à ce type de biens. »

D’où un effet sur les transactions, avec une baisse sur les volumes. « De même, on a un effet du rétrécissement fiscal avec un rétrécissement des avantages de la loi Pinel. » Ceci, avec « des investisseurs toujours aussi présents sur le marché nantais, et un marché du neuf qui produit moins de volumes. »

De l’urbanisme

Le nouveau Plan local d’urbanisme métropolitain attend lui aussi ses effets à venir. « Les investisseurs se réfugient alors sur l’ancien, ce qui crée une tension. »

Et « la métropolisation liée à Nantes s’accentue, relève Frédérick Duvert. Plus on approche du centre, plus les prix sont élevés. Tous les quartiers de Nantes connaissent une hausse des prix. Si la faiblesse des taux bancaires permet de compenser en partie la hausse des prix constatés, de nombreux ménages sont écartés du marché ou contraints d’acquérir plus loin. Mais les prix des 2e et 3e couronnes nantaises continuent d’augmenter. »

« Envisager des constructions verticales »

Jean-Charles Veyrac ajoute : « Plus largement, dans l’agglomération, des gens se réfugient sur la première et la deuxième couronne, qui est très pavillonnaire. Peut-être que le marché de cette deuxième couronne n’est plus adapté aux besoins, et qu’il va falloir à l’avenir envisager des constructions verticales, ce qui n’est pas forcément le souhait des acheteurs qui veulent aller vivre à la campagne, avec le rêve d’une maison avec un jardin. Mais l’évolution des plans locaux d’urbanisme va dans ce sens, vers la densification, avec des terrains plus petits pour éviter l’étalement urbain. »

À Nantes, la maison avec jardin devient un produit rare : « Elle est difficilement accessible à moins de 500 000 € dans les beaux quartiers. On assiste à un embourgeoisement de la ville, notamment dans les quartiers où on peut retrouver des maisons. »

Sur le littoral, « qui reste très attractif » les prix sont élevés, à plus de 4 000 € le m2 sur la Côte d’Amour, « ce qui est donc plus qu’à Nantes ». Malgré cela, « on n’a pas rattrapé les prix d’il y a dix ans », soulignent les notaires.

Le marché immobilier en Sud Loire « n’est pas plus dynamique que celui en Nord Loire, toutes les communes en profitent et on constate des volumes identiques de part et d’autre du fleuve ».


Le prix des maisons anciennes en pays de Retz, sachant que ceux de plusieurs communes n’ont pu être établis, faute de données suffisantes pour établir des valeurs médianes.

(Source : Notaires de France – BDD Perval)

Raréfaction des terrains

Les terrains à bâtir, eux, se raréfient et leurs prix augmentent aussi. « On constate un vrai assèchement car il n’y a plus de foncier en agglomération. » Toujours selon les notaires, « il suffirait pourtant de relancer la construction de logements neufs pour retrouver un meilleur équilibre dans l’ancien. » Pour cela, « il faudra donc attendre les effets des modifications des règles d’urbanisme ».

Sur la côte de Jade

Stabilisation à Pornic. Selon Maître Frédérick Duvert, le marché de l’immobilier à Pornic se stabilise. Comptez 225 000 € pour une maison ancienne sur la côte de Jade. Le prix médian des appartements anciens est de 3 380 €/m2 (-8,6 %). « On a eu très peu de programmes immobiliers pendant des années. Depuis deux ans, il y en a beaucoup plus. On constate la même stabilisation sur la Côte de Jade. » Maître Jean-Charles Veyrac rappelle qu’à Pornic, « le premier acheteur est un retraité » : « Les jeunes vont un peu plus loin dans les terres pour acheter car les prix sont trop importants sur le littoral ». Sur le littoral sud Loire, les appartements neufs s’affichent à un prix médian de 3 900 €/m2 (-3 %).

Source : Le Courrier du Pays de Retz du vendredi 4 octobre 2019 – Hervé Pinson

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