Les conditions de crédits accordés aux particuliers pour l'accession à la propriété étaient plus que jamais avantageuses en avril avec un taux d'intérêt au plus bas, dans un marché en voie de stabilisation mais encore loin d'un redémarrage

Les taux d’intérêt des crédits immobiliers accordés aux particuliers par les banques en France sont ainsi passés à 3 % en moyenne pour l’accession à la propriété dans le neuf et dans l’ancien, selon une étude de l’Observatoire Crédit Logement/CSA.

« Jamais par le passé, les taux des crédits immobiliers n’étaient descendus aussi bas », relève cette étude.

« La chute de l’activité est enrayée, mais le redémarrage sera long tant que la situation économique et le pouvoir d’achat ne remonteront pas », a estimé Michel Mouillart, professeur d’économie à l’Université Paris-Ouest et auteur de cette étude. La demande bénéficie d’un « environnement financier exceptionnel » et il est « probable », selon lui, que les taux continuent encore à baisser, sachant que le marché repart habituellement à partir de mars. Mais « les conditions de crédit ne peuvent pas compenser les inquiétudes sur l’avenir et sur le marché du travail », a souligné l’expert.

La baisse des taux « s’appuie sur la volonté des établissements de crédit de soutenir l’activité de marchés en forte contraction, dans un climat de concurrence que le renouveau saisonnier habituel de la demande ne fait que renforcer », a expliqué l’Observatoire Crédit Logement/CSA.

Ce recul des taux a bénéficié « autant au marché immobilier neuf (2,98 % en avril) qu’au marché immobilier ancien (2,99 %) et dans une moindre mesure à celui des travaux (3,04 %) », précise l’étude.

Le repli des taux est dû également à une « diminution exceptionnelle du coût des ressources », les établissements bancaires adossant leurs prêts au taux directeur de la Banque centrale européenne (BCE), lui-même à un plus bas niveau historique à 0,5 %.

« Utilise davantage l’endettement »

Depuis le début de l’année, le montant des crédits immobiliers accordés par les banques paraît se ressaisir, en hausse de 9 % de février à avril par rapport aux trois mois précédents. Mais le nombre de prêts accordés augmente moins vite (+ 2,1 %).

Compte tenu de ces taux d’intérêts attractifs, « la demande n’a pas avantage à utiliser son apport personnel et utilise davantage l’endettement que par le passé », a noté M. Mouillart. Au total, la production de crédit s’affiche toujours en recul, en baisse 11,6 % en avril sur un an. En 2012, elle avait chuté de 26,4 %.

Le marché de l’immobilier neuf a continué de s’enfoncer, mais à un rythme plus ralenti, pâtissant de la nouvelle dégradation du prêt à taux zéro (PTZ+) marquée par une refonte des plafonds de ressources depuis le 1er janvier 2013. Sur ce secteur, le montant des crédits a continué de reculer (- 6,2 % sur douze mois et – 14,1 % en rythme trimestriel glissant). « Entre 2011 et 2013, 40 à 50.000 personnes auront perdu le bénéfice du PTZ », a chiffré M. Mouillart.

Le marché de l’immobilier ancien, qui s’était enfoncé plus vite et plus tôt avec la disparition du PTZ+ dès 2012, se stabilise « après 18 mois de chute de l’activité », selon l’étude. « Ce sont 260 000 ménages qui en bénéficiaient », a relevé l’expert. Sur ce secteur traditionnellement plus réactif que le marché du neuf, le montant des crédits accordés a augmenté depuis le début de l’année de 19,1 % en rythme trimestriel, mais s’affiche toujours en recul (- 15,5 %) en rythme annuel.

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