La Ligne grande vitesse (LGV) arrive à Saint-Malo. La Côte d’Émeraude, accessible plus vite, c’est un atout pour les vacanciers mais ça peut perturber le marché.
La Côte d’Émeraude a la cote. Ses prix sont dans la fourchette haute de la Bretagne, avec une stabilité presque à toutes épreuves. Saint-Malo ne s’est pas trop emballée à l’arrivée du TGV en 2005 et n’est pas encore montée dans les tours avec la ligne grande vitesse LGV.
Résidences secondaires en force
« 2 h 15 de Paris, c’est formidable mais je ne crois pas à l’impact sur les résidences principales », constate Pierre-Luc Vogel, notaire à Saint-Malo. Par contre, sur le secondaire, les conséquences semblent évidentes. « 60 % de nos acquéreurs actuels viennent d’Ille-et-Vilaine, Côtes-d’Armor, Manche, Paris, Yvelines, Hauts-de-Seine et un peu du nord. 70 % sont des cadres supérieurs, des professions libérales, des retraités. L’âge moyen est de 51 ans. » Un profil d’acheteur qui va donc être encore plus stimulé grâce au train rapide.
Ville trop balnéaire ?
« Saint-Malo, la plage la plus proche de Paris, c’est une communication qui accentue le sentiment de ville balnéaire », confirme Stéphane Carré, responsable administration de biens des antennes de Saint-Malo, Lorient et Rennes chez Habitation familiale.
Située à quelques mètres de la gare, son agence gère aussi bien des transactions qu’un parc de 200 copropriétés et environ 150 biens à louer. « On a une forte demande de locations longue durée mais l’offre est très restreinte car, pour les investisseurs, c’est beaucoup plus rentable de louer en saisonnier. » Un T2 à 500 € par mois en occupation classique est affiché 500 € la semaine en juillet, le calcul est vite fait.
Sauvegarder le marché local
« Cette attractivité peut avoir des conséquences pour la population locale »,constatent à l’unisson l’étude notariale et l’agence immobilière. Un problème récurrent à Saint-Malo qui a vu les familles partir se loger à la périphérie, il y a quelques années. Les professionnels savent que la mairie a pris conscience du problème. « La construction a été relancée, il y avait un gros besoin », calcule Stéphane Carré. Les programmes neufs comptent désormais beaucoup d’accessions à la propriété. « C’est essentiel pour maintenir une population à l’année », prône le promoteur qui est spécialisé dans ce type de produits. Les lois de défiscalisation sont aussi une solution pour combler les investisseurs tout en garantissant des loyers modérés pour les habitants
Acheter ou vendre
La grande question, c’est faut-il acheter aujourd’hui ? « Oui, car dans un an avec la LGV bien intégrée, la Route du Rhum, Saint-Malo va être super cotée », avance Stéphane Carré. Il faut attendre pour vendre ? « L’effet LGV, les taux d’emprunt, il y a beaucoup de paramètres. En tout cas, le marché malouin est solide. Dans l’ensemble, les ventes ne traînent pas si ce n’est pas surestimé », conclut Pierre-Luc Vogel.