Des taux de crédits au plus bas, des prix qui baissent après une hausse insolente durant dix ans. Pourtant, ce marché sur le littoral, est aujourd'hui atone.

« L’acquisition d’une résidence secondaire garde une part de rêve et constitue un bon placement, c’est ce que l’on observe sur dix ans », affirme Jean Dugor, président de la chambre régionale des notaires. Pourtant, le marché de la résidence secondaire tire la langue, lui aussi frappé par la crise.

Normal, c’est un achat de loisirs, non vital. La hausse des prix depuis dix ans, parfois de plus de 100 % comme à Deauville ou La Baule, s’est arrêtée. La crise et la crainte de taxes sur les plus-values paralysent vendeurs et acheteurs.

De plus, la société évolue : finie la maison de famille ou de vacances qu’on occupait tout l’été.

Aujourd’hui, les gens rêvent de diversifier les destinations de vacances. Pour mieux apprécier ce phénomène, les notaires de l’Ouest ont réalisé une étude qui ne tient compte que des biens achetés sur le littoral par des acquéreurs habitant hors du département ou ceux des grandes agglomérations (Nantes, Rennes, Bordeaux).

En 2002, les notaires ont comptabilisé 25 000 ventes. En 2009, 30 % de moins. Après un sursaut en 2011 et 2012 pour des raisons fiscales, le nombre de ventes replonge. L’acquéreur réside majoritairement à proximité, souvent dans une grosse ville, ou alors, il vient de région parisienne (un tiers). Il est pour un tiers retraité, et pour un tiers encore, cadre supérieur.

  • Agnès Lanoë, notaire à Fouesnant (Finistère)

L’éloignement de Paris explique des prix assez bas. Le prix des maisons baisse, surtout celui des néobretonnes des années 70 qui n’ont plus la cote. Les acquéreurs sont souvent des gens du pays qui achètent dans la perspective de la retraite.

  • Pierre-Luc Vogel, notaire à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine)

Sur le littoral Manche, les prix sont inférieurs à la moyenne. Saint-Malo conserve des prix soutenus, en troisième position. Dans le neuf, sans doute en raison de la métropole rennaise, les acheteurs ont des moyens équivalents à ceux d’Ile-de-France.

  • Bernard Drouvin, notaire à Erquy (Côtes-d’Armor)

Dans le secteur, il n’y a plus de programmes neufs et les maisons anciennes baissent un peu. En revanche, le prix du terrain à bâtir augmente et la surface baisse, c’est une double hausse, nous ne sommes pas loin de Rennes…

  • Jean Dugor, notaire à Auray (Morbihan)

Pour des stations emblématiques comme Carnac et Arzon, jusqu’en 2007, les prix avaient monté, peut-être un peu exagérément. Depuis 2009, il y a une régularisation. Les grosses maisons ne se vendent pas, elles sont trop cher.

  • Marie Vinet-Treillard, notaire à La Baule (Loire-Atlantique)

Sur la côte d’Amour, les prix résistent. Notre principal souci aujourd’hui, c’est la baisse du volume des ventes. Depuis 2013, on constate un arrêt des transactions. En réalité, il faut que les vendeurs acceptent de baisser leur prix.

  • Vincent Chauveau, notaire à Savenay (Loire-Atlantique)

Pour le Sud-Loire, plus il fait chaud, plus les prix montent. Le budget haut de gamme en pince pour Biarritz, Bayonne et Arcachon. La Vendée a le vent en poupe pour les maisons, à tous les prix : La Tranche, Jard et Les Sables tirent leur épingle du jeu.

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