Selon Transparency international, 36 342 propriétés seraient détenues par des sociétés immatriculées dans des îles lointaines.
L’association de lutte anti-corruption Transparency international s’est intéressée aux propriétaires des maisons et des appartements dans le quartier de Westminster, là où se trouve Downing Street, le bureau du Premier ministre britannique.
Dans son rapport, elle révèle que presque une propriété sur dix est détenue par des sociétés enregistrées dans des paradis fiscaux (Îles Vierges britanniques, Jersey, Île de Man, Guernesey).
Un procédé qui permet de cacher la véritable identité du propriétaire… et la provenance de l’argent qui lui a permis d’acheter son bien. Argent soustrait aux impôts ou issu du grand banditisme ? Difficile d’en connaître l’origine.
L’association note, en tout cas, que le marché immobilier britannique est devenu « un refuge pour l’argent volé à travers le monde ». Elle souligne que 75 % des propriétés dont les détenteurs font l’objet d’une enquête pour soupçons de corruption, ont été acquises via des sociétés offshore.
Transparency international a recensé 36 342 propriétés détenues par ces sociétés, soit une surface cumulée de 3,6 km². L’association s’est appuyée sur les chiffres du cadastre et de la cellule anti-corruption de Scotland Yard. Elle estime que ces opérations sont facilitées « par une législation qui autorise de posséder une propriété à travers des sociétés offshore secrètes ».
La mise en lumière de cette pratique pourrait provoquer un tollé outre-Manche, à la veille des élections législatives de mai. Les prix de l’immobilier flambent depuis plus d’un an dans la capitale, empêchant les Londoniens moyens d’accéder à la propriété.