Analyse > Les prix de l’immobilier augmentent légèrement, il faut toutefois moduler en fonction des secteurs, des marchés. Explications de Patrick-Farell O’Reilly, notaire à Melgven.
Trois questions à… Patrick-Farell O’Reilly, notaire à Melgven.
Les notaires constatent un ralentissement de l’offre tandis que la demande ne cesse de croître, en particulier sur le littoral et dans les agglomérations, peut-on craindre une forte augmentation des prix ou une crise comme en 2007 ?
Non, je ne pense pas. Les prix dans le Finistère sont plutôt bas et lorsqu’il y a hausse, elle est modérée : 2%, ce n’est pas significatif d’une envolée. Nous sommes loin des prix de 2007 et même de 2009, l’après crise. Les prix sont et restent attractifs, pour preuve les jeunes peuvent acheter, 42% des transactions concernent les moins de 40 ans, pour nous c’est bon signe.
Il y a effectivement beaucoup de demandes, peu d’offres, mais le Finistère est historiquement un département où l’on négocie et ce sont toujours les acheteurs qui ont la main. Ils connaissent le marché, se renseignent, sont au courant de ce que valent les biens et la marge de manœuvre des vendeurs est faible, de l’ordre de 5 000€ pas plus. Vendeurs que nous continuons à ramener à la réalité pour que les biens circulent.
Le marché s’est un peu plus resserré sur l’ancien, alors que le neuf semblait repartir…
La disparition des dispositifs fiscaux est un frein à l’investissement. Surtout que les programmes neufs que l’on peut voir à Concarneau, Fouesnant, Quimper, Bénodet, sont des programmes de qualité, aux prix relativement élevés, en investissement les loyers sont élevés. Les acheteurs sont des retraités avec des moyens qui s’installent et des gens qui viennent pour travailler, nous ne sommes pas sur un marché de la résidence secondaire, comme à une époque.
Quant à l’ancien il reste abordable, accessible à tous et sur ce marché, nous sommes sur un bon niveau de transaction avec des prix très différents d’un secteur à l’autre. À Concarneau le prix médian pour une maison est de 180 500€, de 230 000€ à Fouesnant, 173 000€ à Kerfeunteun et 125 000€ à Penhars. Avec aussi des pépites à 700 000€ et plus. Le marché, je le répète, est un marché sain, maîtrisé. Les jeunes ont même la possibilité d’accéder au neuf en lotissement communal.
Vous restez optimiste ?
Oui. Le Finistère prend toujours la crise après les autres. Si crise il doit y avoir, elle commencera par Nantes. Pour qu’il y ait crise il faut une forte hausse, des prix déconnectés de la capacité financière des acheteurs, nous n’y sommes pas.
Source : Supplément Ouest-France du mercredi 9 octobre 2019