La tendance est à la stabilisation du marché. En période économique difficile, le volume des ventes stagne. Les acquéreurs sont en position de négocier.
Un marché stable, sans euphorie
Pas d’effondrement du marché immobilier comme en 2008, mais depuis le début de l’année 2012, les notaires observent un tassement du volume des ventes, quel que soit le type de bien. En conséquence de cet engourdissement du volume des transactions, le tassement des prix, déjà constaté en juillet, se confirme. « Nous sommes dans un climat d’attente, qui génère un marché extrêmement tendu, avec des acquéreurs en position dominante« , constate Jean Dugor, président du conseil régional des notaires. « Il y a une vraie réflexion sur le bien lui-même, une inquiétude dans l’avenir et la peur de faire une mauvaise affaire« , précise Rozenn Le Beller, notaire à Lanester (Morbihan).
Le dispositif Scellier (qui permet une défiscalisation en faveur de l’investissement immobilier locatif) en vigueur jusqu’au 31 décembre, devrait permettre au marché du neuf de prospérer jusqu’à la fin de l’année. Sur un an, du 1er juillet 2011 au 30 juin 2012, les villes éligibles à la loi Scellier continuent de progresser : + 9 % en Pays malouin, soit 3716 €/m², + 8,2 % pour Nantes Métropole, soit 3410 €/m², + 9,9 % en pays de Vannes, soit 2789 €/m². En revanche, les prix baissent dans les secteurs non éligibles, en particulier sur le littoral : – 8,3 %, soit 3109 €/m² sur le littoral du Finistère , – 3,3 %, soit 3458 €/m² sur la côte de Jade, et – 12,4 % soit 3298/m² dans le golfe du Morbihan.
L’immobilier urbain attractif
Globalement, les prix pour les appartements anciens se stabilisent en Bretagne historique (l’aire de compétence du conseil régional des notaires) : entre – 0,2 % dans les Côtes-d’Armor, soit 1659 €/m² et + 4,3 % en Loire-Atlantique, soit 2579 €/m². Le Morbihan affiche en revanche un + 7,7 %, soit 2295 €/m². Les prix du littoral qui avaient reculé se sont stabilisés. Mais ce sont toujours les villes qui attirent. À l’exception de Saint-Brieuc (- 5,3 % entre juillet 2011 et juin 2012, soit 1234 €/m²), l’augmentation du coût des transports a profité au marché des appartements urbains anciens : + 0,8 % à Dinan , + 4,4 % à Quimper, + 9,5 % à Vitré , + 6,3 % à Saint-Nazaire et + 6 % à Lorient. On essaie de vivre près de son travail, des écoles et des loisirs, quitte à payer plus cher pour se loger.
Si le marché des maisons anciennes est plutôt en train de ralentir, les grandes métropoles s’en sortent bien, avec des disparités selon les quartiers : Rennes enregistre une forte hausse de + 12 %, soit un prix médian de 302 000 €, Lorient + 13,6 % soit 205 000 € et Vannes + 10,6 %, soit 118 000 €.
À l’inverse, les prix baissent fortement dans les secteurs ruraux, notamment dans le centre du Finistère (- 12,2 % soit 79 000 €) et dans le sud des Côtes-d’Armor (- 9,6 % soit 80 000 €). Sur les littoraux, le marché est aussi à la peine sauf dans les stations prisées comme La Trinité-sur-Mer, Carnac ou La Baule.
Quelles perspectives ?
Les spécialistes du marché penchent pour une stabilisation du marché. Par ailleurs, les taux d’intérêt restent bas et la « loi Duflot« , un dispositif qui remplacerait le Scellier et s’orienterait sur la maîtrise des loyers, est prévue pour 2013.
La Bretagne est une région attractive qui devrait aussi voir son marché dopé par de grands projets, comme la nouvelle ligne à grande vitesse entre Le Mans et Rennes, le tram à Brest, ou encore le tram-train Nantes-Chateaubriant.