Une proposition symbolique visant à limiter les locations de courte durée de type Airbnb à San Francisco a été rejetée par les électeurs locaux, selon des résultats provisoires.
La mesure centrale de la « proposition F » consistait à limiter à 75 jours par an les locations de courte durée d’un logement donné. Cela aurait nettement durci les règles en vigueur jusqu’ici à San Francisco, qui prévoient un plafond de 90 jours si l’habitant officiel du logement le laisse entièrement à disposition des visiteurs, mais ne fixent aucune limite s’il reste présent, en louant juste sa chambre d’amis par exemple.
La proposition avait été surnommée « initiative Airbnb » car la startup en était l’une des cibles les plus en vue. Elle avait aussi été le principal contributeur de la campagne pour le « non », qui affichait un budget de plus de 8 millions de dollars contre moins de 800 000 pour celle du oui, selon des statistiques de la San Francisco Ethics Commission.
Le non l’emporte à 55,06 % contre 44,94 % pour le oui, d’après une estimation du département des élections de la ville basée sur les votes par correspondance et les premiers dépouillements, représentant au total 29,6 % des inscrits.
Le vote était symbolique pour Airbnb, qui a son siège à San Francisco mais est actif dans plus de 34 000 villes dans le monde. La proposition F était soutenue par un large éventail d’associations de locataires, de propriétaires ou de quartier, ainsi que par le syndicat des travailleurs des secteurs de l’hôtellerie et de la restauration.
Ils l’avaient présentée comme un moyen de lutter contre la crise actuelle du logement à San Francisco, faisant valoir que ces locations de courte durée à usage touristique réduisaient le stock de logements disponibles pour les résidents de la ville, et contribuaient à la flambée des loyers.
Ces derniers ont beaucoup augmenté ces dernières années, et de nombreux quartiers populaires subissent une gentrification accélérée par l’arrivée massive de salariés du secteur technologique à pouvoir d’achat élevé.