Aujourd’hui, c’est la fête des voisins ! Si pour certains, le voisinage est synonyme d’entraide et de bonne humeur, pour d’autres, hélas, cela peut être l’inverse.
Pour éviter de voir votre rêve de propriété tourner au vinaigre, voici mes 7 conseils pour entretenir de bonnes relations avec ses voisins.

La fête des voisins, c’est en ce moment ! Au coin de la rue, dans le parc du quartier, dans le jardin d’untel, dans la cour de l’immeuble, la fête des voisins s’organise partout où elle peut ! Mais surtout, elle a lieu lorsque les voisins s’entendent bien et qu’il y a du monde pour l’organiser. Et quand on ne s’entend pas avec ses voisins, on n’a bien évidemment pas envie de passer l’après-midi avec eux !

En immobilier, le voisinage, c’est aussi un vrai sujet. Quand on achète une maison ou un appartement, on prend aussi le voisinage qui va avec… Et j’ai déjà rencontré des gens qui ont vendu leur bien pour quitter des voisins ! Alors, comment faire pour entretenir de bonnes relations avec eux ? Ou pour s’assurer qu’on sera bien accueilli dans le quartier ou dans la résidence ?

 

La base de toute relation : le respect

Bien évidemment, un bon voisinage passe par le respect des uns envers les autres et par un minimum de savoir-vivre. C’est une évidence et par les temps qui courent, il est toujours bon de le rappeler : bonjour, bonsoir, aider quelqu’un qui est chargé de sacs de courses à monter l’escalier, s’inquiéter si la personne ne répond pas depuis un moment, etc. On ne va pas faire une leçon de savoir-vivre ici, mais nous allons traiter du « savoir-vivre ensemble » lié aux problématiques immobilières. Quelles sont les règles ? Où sont-elles écrites ? Qui les décide ?

 

Airbnb et les locations meublées de tourisme

Sujet d’actualité brûlant, entre les prix des locations « Airbnb » pour les JO, les quotas mis en place dans certaines villes, ou encore l’évolution de la fiscalité (voté au Sénat tout récemment), les locations meublées de tourisme sont sous le feu des projecteurs en ce moment. Mais dans certaines copropriétés, c’est parfois un sujet de tensions, car la cohabitation entre touristes et habitants permanents est parfois incompatible. Entre les allers-retours incessants des touristes chargés de valises dans les cages d’escalier, les nuisances sonores de personnes venues passer une nuit ou faire la fête, le meublé de tourisme n’est pas toujours le bienvenu dans les immeubles. D’autant que dans certaines villes touristiques, il prend la place de logements auxquels les résidents permanents n’ont plus accès, ce qui accroit les tensions sur le marché.

Par exemple, le quartier intra-muros à Saint-Malo est passé de 315 à environ 3 000 locations de 2014 à 2020. Soit 3 000 logements inaccessibles au marché des résidents malouins. La ville de Saint-Malo a donc mis en place un quota de logement pour limiter cette spéculation touristique depuis 2021.  Même si le tourisme est un des poumons économiques de la cité corsaire, le marché locatif reste tendu encore actuellement.

 

Le règlement de copropriété

Autorisé ? interdit ? C’est avant tout le règlement de copropriété qui vous indiquera si tel ou tel usage est autorisé dans votre immeuble, ou dans la résidence dans laquelle vous projetez l’achat de votre futur nid douillet. Le règlement de copropriété est un document obligatoire que le syndic doit vous mettre à disposition. De plusieurs dizaines à quelques centaines de pages, c’est un document assez indigeste à lire, mais c’est bien lui qui vous dira ce qu’il est possible de faire ou pas dans l’immeuble.

On parle de locations touristiques, mais imaginez : vous avez été séduit par un logement au 1ᵉʳ étage d’une copropriété. Au rez-de-chaussée, il s’agit d’un assureur pour le moment. Vous vous dites : « c’est bon, je ne serai pas ennuyé par le bruit, c’est calme et il ne travaille pas le soir ni le week-end ». Pas de bol, 6 mois après votre achat, le cabinet d’assurance s’est transformé en bar, avec terrasse sur la rue. Vous n’en dormez plus ! Si le règlement de copropriété avait indiqué que seules les activités de bureaux étaient autorisées, vous n’auriez pas eu ce souci.

Vous en avez ras-le-bol de voir les caleçons de Michel du B304 sécher sur son balcon ? L’antenne satellite que Catherine a fait poser l’autre jour vous cache la vue sur le parc que vous aimez avant ? Kevin et Inès font des travaux dans le logement du dessus, mais ils percent, scient, découpent, burinent y compris le soir jusqu’à 22h et le dimanche ? Vérifier votre règlement de copropriété, il est probable que ça soit indiqué comme interdit !

Vous avez vérifié, c’est interdit, ouf !, mais avant de faire envoyer un courrier recommandé par le syndic ou d’appeler la maréchaussée, allez-voir directement les personnes concernées dans un premier temps.  En effet, un simple échange verbal en toute courtoisie permet de régler 95 % des problèmes, car ils ne se rendent tout simplement pas compte de la gêne qu’ils vous occasionnent. Si vos efforts ne portent pas leurs fruits, passez par votre syndic dont c’est le rôle de faire respecter le règlement. Puis, en dernier recours, pour un tapage nocturne ou des faits graves, vous pourrez vous tourner vers la police.

Attention, il arrive parfois que les pots de fleurs, jardinières ou autres charges lourdes comme les spas soient interdits sur les balcons : ce n’est pas une question d’esthétique, mais de sécurité, car la structure des balcons ou des terrasses est parfois limitée à une certaine charge, notamment sur des immeubles anciens. Mais on a aussi déjà vu des pots de fleurs accrochés sur la rambarde du garde-corps tomber du 5ᵉ étage…

Le règlement de copropriété est donc un document fondamental dans la vie d’une copropriété. Il peut être amené à évoluer, et c’est en assemblée générale que les modifications peuvent être votées. Consultez-le avant d’acheter !

 

Les sinistres 

Le cas classique : vous voyez de l’eau arriver au plafond de votre salle de bains. Horreur, une fuite ! Encore la voisine du dessus qui fait des siennes ! Pas de panique, il s’agit probablement des joints de la baignoire qu’elle n’a pas bien entretenus et qui sont devenus poreux. Prenez des photos, déclarez à votre assureur en prenant, demandez à votre voisine de refaire ses joints et tout rentrera dans l’ordre, puis vous serez indemnisé pour les peintures à refaire chez vous. Pas la peine de s’énerver contre voisine, cela arrive et ce n’est pas très grave.

 

« En maison, on sera plus tranquille »

Vous ne supportez pas la vie en appartement, vous voulez être tranquille chez vous, c’est donc une maison ou rien !

Mais même en maison, quelques règles s’appliquent pour entretenir de bonnes relations de voisinage. Comme pour les copropriétés, on parlera ici de ce qui a trait à l’immobilier uniquement. On ne parlera pas du chien qui aboie toute la journée ou du joueur de trompette qui en fait profiter tout le quartier, ou des innombrables soirées que vous faites avec vos amis, musique à fond, qui relèvent là à l’éducation personnelle et au savoir-être de chacun !

 

L’entretien des espaces verts et des plantations :

On a forcément au moins une fois entendu parler d’une histoire de brouille entre voisins à cause de l’arbre qui est chez l’un et les fruits qui tombent chez l’autre… À qui appartiennent les fruits ? Eh bien, les fruits tombés appartiennent au propriétaire du terrain sur lequel ils sont tombés. En revanche, vous n’avez pas le droit de les cueillir même si les branches dépassent de chez vous. Vous pouvez demander au propriétaire de l’arbre de couper les branches, mais vous n’avez pas le droit de les couper vous-même sans son accord.

Toujours dans l’entretien du jardin, l’usage de la tondeuse, de la débroussailleuse ou d’autres engins bruyants est généralement autorisé de 8h à 20h en semaine et de 10h à 12h le dimanche si vous n’avez pas d’autres choix. Cela peut varier selon les communes, en fonction des arrêtés municipaux ou préfectoraux, alors appelez votre mairie si vous avez un doute !  

 

Les règles d’urbanisme et le fameux PLU :

Chaque commune dispose d’un PLU – Plan Local d’Urbanisme – dans lequel est indiqué ce que vous pouvez faire en termes de droit de la construction. Cela peut concerner la hauteur de votre maison, la couleur des façades ou des volets, la surface maximale d’une extension, les matériaux de la façade, etc. Et si vous décidez de modifier la façade en créant une baie vitrée plus grande, ou modifier votre clôture, vous devrez demander l’autorisation en mairie (formulaire Cerfa de Déclaration Préalable ou de permis de construire).

Quel rapport avec mon voisinage me direz-vous ? Eh bien, en changeant l’aspect de votre propriété, en créant une ouverture sur votre pignon par exemple, vous allez peut-être générer un vis-à-vis chez votre voisin. Vous faites une extension : vous allez sans doute modifier aussi la vision qu’il avait depuis son jardin. Vous avez monté une clôture en parpaing de 2 m tout autour de votre maison ? Vous allez probablement dénaturer l’esthétique globale de votre rue, mais surtout, vous venez de réaliser une construction probablement interdite par le PLU, et cela peut générer des tensions, de la jalousie, voire de la délation de la part de certains voisins !

C’est pourquoi je vous invite à parler de votre projet aux voisins avant d’entamer les démarches administratives, cela vous évitera ainsi que ces derniers vous mettent des bâtons dans les roues pour la suite de vos travaux !  

Un dernier conseil pour entretenir de bonnes relations de voisinages : rien de tel que la convivialité ! Vous arrivez dans une résidence, un quartier, ou un hameau : invitez vos voisins à venir découvrir votre « chez-vous » au cours d’un moment convivial… Tout sera bien plus facile par la suite ! 

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