La commune du littoral morbihannais s'est dotée d'un document réglementaire AVAP pour protéger certains édifices remarquables d'une construction non maîtrisée.
Carnac souhaite lutter contre les projets immobiliers qui nuisent au patrimoine remarquable de la cité balnéaire. La commune a défini les périmètres de l’Aire de valorisation de l’architecture et du patrimoine (Avap), un document réglementaire apposé au PLU. « Il permettra de refréner certaines ardeurs opportunes. Dans le cas notamment, de certaines opérations immobilières de destruction », explique l’adjoint à l’urbanisme de la mairie de Carnac, Jean-Luc Servais. Après une phase d’instruction et d’enquête publique, la commune pourra se doter de cet outil fin 2019 et deviendra la deuxième ville côtière du Morbihan à disposer d’un tel document, après Port-Louis.
Un patrimoine riche
Dans une première phase d’étude, un architecte du patrimoine a listé tous les édifices remarquables de la ville. Parmi ceux-ci, l’attention a été particulièrement focalisée sur d’anciennes villas construites à la fin du XIXe et au début du XXe siècle au bord de la plage, sous la direction d’architectes influents, comme la Villa Saint-Michel (Caubert) ou Mané Ty Guard (frères Jamet). « Cela ne veut pas dire que l’on fige tout, fait remarquer Bernard Wagon, architecte du patrimoine. Mais il va désormais exister des prescriptions, afin d’entretenir et préserver les bâtiments selon les règles de l’architecture balnéaire. » Si cet Avap est validé, il renforcera la lourdeur des démarches pour les propriétaires s’ils veulent rénover leurs habitations, en accord avec les architectes des bâtiments de France. Mais le maire, Olivier Lepick, assume : « Il s’agit de définitivement protéger la commune. Il n’y aura pas de retour en arrière possible. »