Un défi aux jeunes architectes du monde entier.
Concevoir aujourd’hui l’habitat de demain, à l’architecture durable, chauffé et éclairé grâce au soleil, tel est le défi posé à 800 jeunes ingénieurs et architectes lors du Solar Décathlon 2014, une compétition universitaire internationale organisée fin juin.
Le 6 novembre à la Cité de l’architecture, les vingt équipes concurrentes venues d’écoles et universités de seize pays, présenteront à la presse les maquettes de leurs prototypes, en présence de la ministre du Logement Cécile Duflot.
« L’enjeu est de faire faire à ces jeunes diplômés, architectes ou ingénieurs, un saut culturel, technologique, mental, pour penser la maison autrement, avec une maîtrise parfaite de l’efficacité énergétique », explique à l’AFP Vincent Jacques Le Seigneur, chargé de la communication de la manifestation.
- Du 28 juin au 14 juillet, leurs prototypes deviendront réalité
Les vingt maisons ou habitats innovants, construits à taille réelle, seront ouverts au public dans le cadre fastueux des jardins du château de Versailles : professionnels, mais aussi curieux ou familles en balade pourront y déambuler, guidés par leurs jeunes concepteurs.
Une Cité du soleil éphémère sera bâtie, accueillant d’un côté les habitats prototypes, de l’autre le village des jeunes concepteurs qui vivront sur place, ainsi que des espaces (salles de colloque, agora de 700 places…) consacrés aux professionnels et partenaires.
Une fois démontés, les bâtiments modulaires composant le village serviront à d’autres usages (insertion sociale, habitat étudiant).
- Un habitat accessible financièrement
Créé aux Etats-Unis par le département d’Etat à l’Energie, le Solar Décathlon est une compétition biennale – organisée alternativement des deux côtés de l’Atlantique depuis 2010 – qui se tient en France pour la première fois, avec un budget de 6 millions d’euros, en partie financé par des fonds publics.
Madrid avait accueilli les deux précédentes éditions et c’est une équipe française, basée en Rhône-Alpes, qui avait remporté celle de 2012 avec son projet Canopea. Les vingt équipes concurrentes – venues d’Allemagne, d’Espagne ou de Roumanie, mais aussi du Japon, du Costa Rica ou du Mexique – s’affronteront sur dix critères (architecture, bilan énergétique, confort, innovation, durabilité…) et verront leur réalisation notée par cinq jurys composés d’experts internationaux.
Le projet le plus performant sur chaque critère sera primé, et le prix Solar Décathlon 2014 reviendra à l’habitat le mieux noté sur l’ensemble des dix thèmes.
Après la sélection de leur projet, les étudiants doivent pour le réaliser, trouver des partenaires industriels et les inciter à mettre au point des innovations technologiques, qui pourront ensuite se retrouver sur le marché.
« Lors des deux éditions précédentes, les entreprises ont été d’un enthousiasme incroyable : sur 60 PME démarchées, seules deux ont refusé de participer. C’est pour elles l’opportunité d’être au top de la recherche, d’accompagner des jeunes, c’est assez vivifiant », rapporte M. Le Seigneur.
Outre la faisabilité technique, « les équipes doivent démontrer que l’habitat proposé est accessible financièrement: une fois construit, son coût doit être acceptable, proche de celui d’une construction classique dans leur pays d’origine », précise-t-il. Si tous les concurrents reçoivent une enveloppe de départ de 100.000 euros, le budget dont ils disposent n’a pas de limite fixée à l’avance. « Lors de l’édition précédente, l’équipe roumaine a présenté un projet modeste, mais il avait le mérite de faire avancer la construction dans le pays », dit M. Le Seigneur.
La prochaine compétition se veut aussi le reflet de « l’excellence française en matière d’habitat durable« , et doit illustrer le savoir-faire du secteur du bâtiment du pays-hôte, qui ambitionne de générer 23 % de sa consommation total d’énergie avec les énergies renouvelables d’ici 2020.