Le marché de l'immobilier est sain en Ille-et-Vilaine. Les réformes fiscales ont dopé les ventes en fin d'année. Mais il est difficile d'envisager les tendances des prochains mois.
Le bassin rennais
Rennes, sa première et sa deuxième couronne… « Cette zone représente 60 à 70 % des ventes en Ille-et-Vilaine », indique Philippe Lugand, président de la chambre des notaires d’Ille-et-Vilaine, en présentant les chiffres de l’immobilier 2011 pour le département. « C’est une année relativement atypique. Il y a eu une reprise, détaille-t-il. En fin d’année, le marché a explosé en raison des suppressions des niches fiscales et de la réforme des plus-values. » Depuis le 1er février, les plus-values sont exonérées de taxation au bout de trente ans de détention, et non plus quinze ans. Conséquence : dans le neuf, les ventes se sont accélérées jusqu’au 31 décembre, et dans l’ancien jusqu’au 31 janvier. Pour 2012, « les perspectives sont incertaines. Les années électorales ne sont jamais bonnes. Mais la pierre reste la valeur refuge. »
Les appartements anciens
En un an, le volume des ventes des appartements anciens a progressé de 10 % dans le département. Le mètre carré se vend autour de 2 257 €. Les prix ont bondi de 4 %. Le pays malouin est le secteur le plus prisé, juste devant Rennes et sa périphérie. Hormis le pays de Fougères, qui enregistre une baisse des prix de 6,4 %, les autres pays surfent sur une courbe positive. Dinard (3 514 € le m²) et Saint-Malo (2 787 € le m²) sont les deux villes où le mètre carré est le plus élevé. À Bruz, Vitré et au Rheu, cela augmente aussi, entre 7 et 11 %. Scénario inverse à Fougères (1 126 € le m²) et Cesson-Sévigné (2 334 €), où les prix baissent. »Il y a beaucoup trop de neuf à Cesson. Il y a un matraquage sur l’ancien », explique Corinne Rimasson, notaire à Saint-Aubin-du-Cormier. En moyenne, le prix de vente d’un appartement ancien est de 131 800 €. Le bien le plus recherché reste le trois pièces. La moitié des appartements sont vendus à Rennes.
Les appartements neufs
Par rapport à 2010, le prix du mètre carré (3 011 €) grimpe de 3,8 % dans le neuf. « On sent un parallélisme avec le marché de l’ancien », constate Karine Patard, notaire à Saint-Méen-le-Grand. Le mètre carré rennais se négocie à 3 797 €. Un appartement neuf se vend à environ 174 800 €. Le deux-pièces est plébiscité. Les villes les plus attractives ? Rennes, évidemment, sa banlieue et le pays de Saint-Malo.
Les terrains à bâtir
En 2011, la chute des prix des terrains à bâtir s’est accentuée : – 12,5 %. « C’est un marché atypique », estime la notaire Corinne Rimasson. Le prix moyen ? 54 600 €. La surface moyenne est de 685 m2. En première et deuxième couronne rennaises, « les terrains de 900 à 1 000 m2 deviennent une denrée rare ». Le secteur de Bécherel connaît « une hausse modérée des prix » (+ 2 %). « Les terrains deviennent de plus en plus petits et sont de moins en moins chers. Les superficies se réduisent, entre 300 et 500 m2, même en campagne. »
Les maisons anciennes
Entre 2010 et 2011, l’offre des maisons anciennes a augmenté de 19 % sur le marché. 192 700 €, c’est le prix de vente moyen d’une maison. « Les prix se sont stabilisés. » Les maisons de six-pièces et plus représentent 43 % des ventes.
« L’augmentation des prix de vente est franche à Rennes. On retrouve des prix d’avant crise« , précise le président des notaires. Vitré se dynamise. Saint-Malo subit une baisse « à cause du phénomène des résidences secondaires ».