La Fédération nationale de l'immobilier aborde son 67e congrès, lundi et mardi prochains, dans l'"inquiétude" face à une crise omniprésente qui paralyse le marché, mais se veut "constructive" et mettra en avant des propositions, a déclaré son président.
« Après une très forte baisse d’activité l’an dernier, 2013 a été dans la même lignée, le nombre de transactions n’a pas réaugmenté. Il y a une ambiance d’inquiétude, qui génère l’envie de se faire entendre plus fortement », a expliqué à l’AFP Jean-François Buet, qui présidera cette rencontre annuelle, où quelque 2.000 agents immobiliers sont attendus, au Palais des Congrès de Paris.
« La difficulté économique générale, avec un chômage élevé, la fiscalité mouvante et parfois rétroactive, la nouvelle réglementation sur l’immobilier, plutôt vécue comme de mauvaises nouvelles, rendent nos concitoyens vraiment attentistes », résume-t-il. Alors que la loi sur le logement Alur (pour l’accès au logement et un urbanisme rénové) de Cécile Duflot reviendra en commission à partir du 17 décembre, dans le cadre de sa seconde lecture à l’Assemblée, la Fnaim a engagé avec le ministère du Logement un dialogue qu’elle espère fructueux, sur divers points.
« On peut encadrer les loyers, on peut mettre en place une garantie universelle, et on va la déterminer, je n’ai pas envie d’être critique sur le sujet, j’ai plutôt envie d’être constructif parce que nous avons des propositions, mais si un certain nombre de mesures apeurent les propriétaires, on n’arrivera pas à l’objectif souhaité », met en garde M. Buet.
La Fnaim et son partenaire, l’assureur Galian, ont ainsi formulé des propositions concernant la Garantie universelle des loyers (GUL) qui doit entrer en vigueur d’ici le 1er janvier 2016 et ne doit plus être financée par une taxe, « une bonne nouvelle« , ni « être obligatoire », affirme le patron de la Fnaim.
« Il faut absolument qu’on apporte une garantie et qu’on loge tous ces gens qui sont en CDD, dans une situation difficile, pour lesquels les assurances privées aujourd’hui ne répondent pas aux besoins : une bonne question est posée, j’espère qu’on va y apporter une bonne réponse », commente M. Buet.
Parmi ses revendications, la Fnaim souhaite que le Conseil national de la transaction et de la gestion immobilières, que prévoit de créer la loi Alur, ait une « vraie consistance et de vrais pouvoirs ».
Autre sujet d’importance : la fédération s’oppose fermement à ce que les locataires ne paient plus du tout d’honoraires de location aux agences immobilières, car le service qu’elles leur rendent doit être rémunéré, fait-il valoir. « Je suis d’accord pour qu’on regarde le calcul de ces honoraires pour qu’ils correspondent plus justement à un vrai service, quand il y a un service, mais en même temps on ne peut pas dire : C’est zéro ! », dit M. Buet, pointant le risque de perdre « 5 à 10.000 emplois ». Il concède toutefois que ces « honoraires ne doivent plus être corrélés au montant du loyer, pour davantage de transparence ».
La Fnaim propose aussi d’améliorer la gestion des copropriétés par la mise en place d’un service « extranet » où les copropriétaires trouveraient en ligne les comptes de leur immeuble, leurs comptes personnels, les décisions des assemblées générales, les règlements de copropriété… », a encore précisé M. Buet.