Un couple de jeunes actifs cherche un T3 en centre-ville du Mans. Ils hésitent entre la location ou l'achat et prennent la température du marché.

L’immobilier et vous ? Ouest-France vous propose une enquête déclinée en trois jours sur le logement au Mans. Une série qui aborde de manière concrète les démarches, choix et questions que l’on peut se poser à chaque étape de la vie : étudiant, jeune couple ou petite famille. Ces articles sont écrits à partir de scénarios fictifs et de personnages imaginaires : aujourd’hui, la rédaction d’Ouest-France s’est glissée dans la peau de Juliette et Yvan, deux jeunes actifs.

Qui sont-ils ?

Juliette et Yvan ont 25 et 28 ans. Après leurs études, effectuées au Mans, ils décident de chercher du travail dans la capitale sarthoise, dont ils apprécient la qualité de vie et la proximité avec Paris, où vivent les parents de Juliette. Elle, est infirmière au centre hospitalier. Lui, est infographiste aux mutuelles du Mans, à la Californie. Ils viennent de décrocher leur premier contrat à durée indéterminée et gagnent à eux deux 2 700 € nets par mois.
Le jeune couple voudrait bien troquer les 50 m2 de son F2, quartier Jean-Jaurès, contre un appartement plus grand. Juliette se prend à rêver d’un 80 m2 en centre-ville. Et pourquoi pas un balcon ? Yvan lui rappelle qu’il lui faudra absolument un parking pour garer sa voiture, avec laquelle il se rend au travail tous les matins. Il rembourse d’ailleurs un crédit auto, 150 € par mois jusqu’en 2012.

Location ou achat ?

La question se pose : les deux jeunes actifs n’ont pas envie de payer un loyer à fonds perdus. Autant commencer dès maintenant à se constituer un patrimoine. Juliette et Yvan regardent du côté des T3 voire des T4 : avec deux chambres, ils pourront rester dans leur nouvel appartement, même avec un enfant. Ils déménageront à l’arrivée du deuxième.

Budget : 135 000 €

Un conseiller en financement leur propose une simulation. Leurs revenus leur permettent de viser les appartements à 135 000 €, auxquels s’ajouteront des frais divers, comme le notaire. Ce budget est basé sur l’hypothèse d’un remboursement de 880 € par mois (le tiers des revenus de Juliette et Yvan) sur 25 ans. À noter : les frais liés à l’achat sont moins élevés pour du neuf (3 à 4 % de la somme totale) que pour de l’ancien (8 à 9 %). Question : à quoi Juliette et Yvan peuvent-ils prétendre avec 135 000 € ?

Achat neuf : adieu le centre-ville

Pour les programmes neufs, il vaut mieux oublier le centre-ville. « Le prix du foncier fait grimper celui des appartements, note Guillaume Cureau, de la Foncière Lelièvre. Aujourd’hui dans le centre, le prix au m2 est entre 2 500 et 3 000 €. Soit 150 000 € pour un 60 m2. » Pour 135 000 e, on leur propose un T2, 48 m2 avec balcon dans la Tour Émeraude, avenue de Gaulle. Mais sans parking. Yvan peste : pas envie de tourner dans le coin 1/2 heure tous les soirs pour trouver une place.

L’agent immobilier leur propose alors une autre solution : la résidence Maestro, dans le quartier université. Yvan et Juliette visitent un T3 de 61 m2 au 2e étage, avec balcon et parking. Son prix : 134 000 €. Juliette soupire. Pas assez grand. Et trop loin du centre.

Achat ancien : c’est le moment

Les deux jeunes gens se tournent alors vers l’achat d’occasion. Un T3 de 70 m2 quartier Jacobins, avec garage, refait à neuf ? 124 000 €. Mais au 3e étage sans ascenseur. Un T3 de 79 m2 avec balcon et parking, quartier Chasse-Royale ? 129 000 €. Mais la résidence date des années 1970. Juliette et Yvan sont quand même rassurés : en cherchant un peu, ils devraient trouver leur bonheur. « C’est le moment d’acheter, encourage Bruno Bonnard, négociateur en immobilier chez Guy Hocquet. Le marché est difficile, les produits se négocient plus. »

Location : une offre importante

« Je ne suis pas sûr que je conseillerais à ce couple d’acheter maintenant, tempère Olivier Lhermitte, directeur de Century 21. Les jeunes sont mobiles et ces deux-là seront peut-être mutés dans un ou deux ans. Il faudra alors revendre… » L’argument qui peut changer la donne ? Une offre très intéressante en location. « C’est moins l’emplacement que le type d’immeuble qui fait la différence, note Mireille Bouvent, responsable locations à Citya. Pour les appartements construits avant 1949, on trouve des T4 à 550 €. Pour les résidences modernes, ça sera plus du 600 € pour un T3. »

« Soyez attentifs aux charges », prévient Olivier Lhermitte. Par exemple, le chauffage est-il individuel ou collectif ? À loyer égal, cela peut faire la différence. « Pour 600 €, on a de très belles prestations, avec charges individuelles et le dernier cri en terme d’isolation. » Le bon plan pour Juliette et Yvan ? Épargner le différentiel entre leur capacité d’endettement (880 €, le tiers de leurs revenus) et ce qu’ils paieraient en location pour un T3 (600 €), soit 280 € par mois. Dans quelques années, ils auront ainsi un apport au moment d’acheter un logement plus grand pour toute la famille.

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